La production de sucre à Madagascar affiche une stabilité relative depuis cinq ans, avoisinant les 90.000 tonnes annuelles. Cependant, la campagne 2020-2021 a marqué un creux avec une production réduite à 80.940,85 tonnes une situation qui a montré les limites du secteur sucrier local face aux fluctuations économiques et climatiques. Les besoins du pays tournent aux alentours de 220.000 tonnes par an, selon le Centre malgache de la canne à sucre (CMCS).
Pour pallier l’insuffisance de la production nationale, les importations de sucre s’imposent davantage. Une baisse de ces importations a été observée en 2022-2023, avec 74.222,39 t, soit une chute de 62,38 % par rapport à la campagne précédente. Toutefois, cette tendance s’est inversée en 2023-2024, où les importations ont rebondi à 140.120,53 tonnes. Cette volatilité met en évidence la dépendance du pays à l’égard du marché international pour répondre à la demande locale.
Le sucre reste un produit de première nécessité à Madagascar, avec une consommation intérieure représentant la majeure partie de l’utilisation. Selon le CMCS, chaque Malgache consomme en moyenne 7,73 kg de sucre par an. En 2021-2022, la consommation nationale a atteint un record de 283.004,48 t montrant une demande intérieure croissante.
Les exportations de sucre malgache, autrefois dynamiques, se sont effondrées après la campagne 2019-2020, où elles culminaient à 20.501,81 t. Cette chute s’explique par plusieurs facteurs, notamment la hausse des coûts de transport, la baisse des prix sur le marché mondial, la suppression de certains avantages commerciaux et une demande intérieure en constante progression, limitant les volumes exportables.
Pour dire que le secteur sucrier à Madagascar illustre une double réalité : une production nationale stable mais insuffisante et une forte dépendance aux importations pour combler les besoins du marché local. Alors que la consommation continue de croître, les défis structurels liés à la production et à l’exportation appellent à des réformes pour renforcer la filière.
Arh.