La corruption, un fléau qui gangrène de nombreux secteurs, n’épargne pas la justice. Et le ministère de tutelle, a pris certaines mesures pour dissuader certains personnels corrompus. La loi doit être la même pour tous.
La corruption reste présente au sein de la Justice et certains membres du personnel sont pointés du doigt. « Les justiciables font appel à la Justice pensant pouvoir régler leur situation. Mais le contraire semble se produire et il est malheureux de voir que la confiance des citoyens en la Justice se dégrade d’année en année », a regretté le Premier président de la Cour suprême par intérim (PPCS), Hugues Yves Rajoelina, hier à Anosy, lors de la cérémonie officielle de la rentrée judiciaire.
Il déplore les actes de corruption perpétrés par des personnels de la Justice qui sont devenus une « habitude » pour certains. « La Justice est devenue un instrument pour effrayer l’une ou l’autre partie dans une affaire », a-t-il regretté.
Mesures
Pour y remédier, le ministre de la Justice, Benjamin Rakotomandimby, a décidé de prendre de sérieuses mesures. « Nous ne tolérerons plus que les lois ne soient pas les mêmes pour tous », a indiqué le PPCS en s’adressant aux personnels de la Justice.
« Aucun magistrat, greffier ou autre personnel de la Justice, n’aura le droit de traiter les dossiers de leurs familles », a indiqué Hugues Yves Rajoelina, conformément aux consignes du ministre. D’autre part, la réduction de la surpopulation carcérale et leur réinsertion sociale, ont été soulevées, sans oublier la mise en place de l’Inspection générale de la Justice.
Manque d’effectif
Malgré cela, le manque d’effectif reste l’éternel problème au sein de la Justice avec seulement 710 magistrats dans toute l’île. A titre d’exemple, le Tribunal de Première Instance (TPI) compte 296 magistrats pour traiter 64.187 dossiers en 2024. La Cour d’Appel quant à elle enregistre 114 magistrats pour 13.078 dossiers, contre 52 magistrats pour 1.541 dossiers auprès de la Cour de Cassation.
« La seule absence de certains magistrats peut pénaliser le traitement des dossiers », a affirmé la Procureure générale par intérim (PGCS p.i) auprès de la Cour suprême, Bodo Vololohanitra Razafindramaro, dans son discours. A cela s’ajoute le départ à la retraite des magistrats dont 16 en 2024 contre seulement 6 nominations.
«Malheureusement, seul un tiers des magistrats partis en retraite sont remplacés», a fait savoir la PGCS p.i. De leur côté, les greffiers sont également sous effectifs avec seulement 1.158 greffiers dans toute l’île.
A noter cependant que les concours au sein de l’Ecole nationale de la Magistrature et des greffes (ENMG) reprendront dès cette année.
T.N