Dans le cadre du renforcement de la gouvernance et de la transparence publique à Madagascar, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) lance une « plateforme numérique dédiée à la gestion dynamique des déclarations de patrimoine et d’intérêts économiques ».
Cet outil a été développé pour renforcer le suivi des flux financiers illicites, contribuant ainsi à la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.
« Depuis 2004, nous avons recensé 12.290 assujettis et reçu 77.274 déclarations de patrimoine. Nous avons également transmis 21 procédures d’enquête patrimoniale », a déclaré le directeur général du Bianco, Gaby Nestor Razakamanantsoa, lors de la cérémonie de lancement officiel de cette initiative, hier au siège du Bianco à Ambohibao. Pourtant, le traitement de tous ces dossiers se faisait et se fait encore manuellement.
Le DG du Bianco a rappelé que « les défauts des déclarations numériques constituent une infraction pénale punie par la loi d’une peine d’emprisonnement allant de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 50 millions à 200 millions d’ariary. Les enquêtes patrimoniales facilitées par cet outil renforceront l’efficacité des investigations menées par le Bianco ».
Un outil au service de la transparence, gouvernance renforcée
L’opérationnalisation de cette plateforme numérique constitue un des volets du Projet de renforcement de la gouvernance par la digitalisation (Pregodi), financé par un accord de don signé en mai 2022 entre Madagascar et la Bad.
« L’objectif principal du Pregodi est d’améliorer la résilience institutionnelle en optimisant la gestion des fonds publics et renforçant la confiance dans les institutions », a rappelé le représentant de la Banque africaine de développement (Bad) à Madagascar, Adam Amoumoun.
« Grâce à cet outil numérique, les patrimoines faisant l’objet de spoliations foncières et de détournements de fonds publics, pourront être détectés avec davantage d’efficacité, renforçant ainsi la traçabilité des opérations », a ainsi avancé le directeur général du Bianco.
« Prévue pour être opérationnelle au début du second semestre 2025, cette plateforme permettra une gestion dynamique et sécurisée des déclarations, tout en garantissant l’intégrité des agents publics », a soutenu pour sa part le secrétaire général du MEF, Andry Ramanampanoharana.
En plus de la plateforme du Bianco, le projet cible également la gestion efficace de la dette publique et le renforcement des capacités des institutions comme le Service de renseignements financiers (Samifin). Cette initiative fait partie du pilier III de la Politique générale de l’Etat, axé sur la bonne gouvernance.
Arh.