Un haut lieu du monde du crime

Toamasina est en cours de devenir une zone rouge en termes d’insécurité. Les actes de banditisme de tous genres y règnent. Ces derniers mois, si l’on fait le compte des bandits abattus par les forces de l’ordre, il est certain que le bilan à Toa­masina est plus important que dans la capi­tale.
Cela signifie que le banditisme y atteint un niveau alarmant. Effec­tivement, on assiste à des actes de banditisme de tous genres. En conséquence, la population locale ne dort plus sur ses deux oreil­les. Et le trafic de drogue dure qui commence à y prendre de l’importance n’est pas de nature à améliorer la situation.
Auparavant, Toa­ma­sina était un havre de paix. On pouvait y passer ses moments de détente en toute sérénité. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Il faut tout le temps rester sur le qui-vive, de jour comme de nuit. Et cela se passe dans tous les quartiers du grand port.
Pourquoi cette flambée du banditisme à Toa­masina ? L’explica­tion se trouve dans le fait que c’est une ville en per­pétuel développement car avec son port, Toa­masina est le poumon de Madagascar. D’ailleurs la capitale de l’Est est in­contestablement la capitale économique du pays.
L’existence du 1er port du pays signifie que les activités économi­ques s’y développent. La très grande partie des marchandises entrant ou sortant de Madagascar y passe. Et ce développement va se poursuivre en­core dans la mesure où les capacités du grand port vont encore augmen­ter.
Et qui dit beaucoup d’activités, dit forcément beaucoup d’argent en circulation. Rien que tou­tes les personnes qui doi­vent se rendre à Toama­sina pour dédouaner leurs marchandises, quelles qu’elles soient, sont des sources d’argent frais.
Logement, restauration, déplacement…, tout se paie. Le commerce est florissant et sans aucun doute, des entreprises ou des particuliers y brassent quotidiennement des masses d’argent. Et bien évidemment, cela attire les bandits de tous acabits qui viennent de toutes ré­gions de Madagascar.
Inéluctablement, la pègre va s’y installer. Si aujourd’hui, les actes sont surtout le fait d’une bande composé de quel­ques individus, Cela va se poursuivre par la constitution de gangs
de quartier. Et ces gangs vont écumer chaque quar­tier. Et plus ces gags de­viennent puissants, plus ils vont chercher à éliminer les gangs rivaux.
A ce moment-là, il ne faudra pas s’étonner si on assiste à une guerre des gangs pour contrôler les quartiers où les affaires fleurissent. Le véritable danger est qu’on ne comptera plus les dommages collatéraux car les victimes ne seront pas les seuls membres de gang.
Il est plus que temps que l’on prenne toutes les dispositions nécessaires pour que la situation ne s’envenime pas et devienne incontrôlable. Tous les grands responsables de la sécurité du pays doivent agir de manière à ce que Toama­sina ne devienne pas un haut lieu du monde du crime.

Aimé Andrianina

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