Du gaspillage

L’avis publié dans les médias concernant la mise en vente aux enchères par le service des douanes, pour fau­te de dédouanement, de huit conteneurs de matériels, d’appareils et d’équipements électriques appartenant à la Jirama, n’a pas manqué d’attirer l’attention des observateurs.
On se pose des ques­tions pour savoir pourquoi ces équipements n’ont pas étaient dédouanés au moment même où la Jirama a lancé plusieurs appels d’offres pour l’acquisition de divers équipements pour lui permettre de faire ce qu’on attend de lui.
Le prix de tous ces matériels n’est pas né­gligeable car l’ensemble du lot s’élève à 640 millions d’ariary. Pourquoi n’ont-ils pas été dédouanés ? Ils ne seraient plus d’aucune utilité pour la Jirama ou bien le fournisseur s’est-il trompé sur la marchandise ?
De toutes les façons, dans les deux cas, il y a eu négligence dans la transaction. En vérité, on peut croire que cette négligence se situe no­tamment au niveau de la réalisation de l’appel d’offres. Il se pourrait qu’on se soit trompé sur la nature, la qualité… du matériel. Ce qui signifierait que cela a été bâclé.
On pourrait également avancer que le fournisseur n’a pas res­pecté la commande vo­lontairement ou non. Le cas échéant, la faute incombe toujours à la personne qui a initié le marché en s’adressant à un fournisseur qui est loin d’être sérieux.
Toujours est-il que dans ce type de situation, il va sans dire que la compagnie nationale, qu’elle le veuille ou non, subira finalement des pertes. C’est pourquoi elle cherche par tous les moyens à se rattraper par l’intermédiaire d’une vente aux enchères.
Or, d’aucuns ignorent que lors des ventes aux enchères, le prix de cession est toujours largement en deçà du prix d’acquisition initial. Et la compagnie a déjà certainement versé des arrhes à la commande sinon c’est la totalité de la commande qui a déjà été payée.
Quoi qu’il en soit, cela montre que des appels d’offres sont lancés n’importe comment. A moins qu’il n’y ait d’autres objectifs ina­voués. Effectivement, cet avis de vente aux enchères est restrictif car « seules les entreprises opérant dans le domaine de la production et de la distribution publique d’électricité pourront soumettre des dossiers ».
Il est clair que ce type d’entreprise ne court pas les rues. Le comble de l’histoire serait que plus tard, si besoin était, la Jirama serait obligée de s’approvisionner en ma­tériels et équipements électriques auprès de ces entreprises spécialisées pour des équipements qu’elle-même a importés.
On ne peut pas écarter le fait que dans le cas d’une urgence, ledit scénario se produise. Com­me chaque procédure d’importation est relativement longue, le mieux est de s’approvisionner sur place. Mais il est certain que cette fois-ci, elle sera certainement obligée de le payer au prix fort. En fin de compte, ce n’est que du gaspillage.

Aimé Andrianina

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