AVG – Trafic de ressources naturelles: «Dénoncez les malversations environnementales»

Dans un communiqué publié hier, l’Alliance Voahary Gasy (AVG), regroupant une trentaine d’organisations de la société civile, a appelle à l’unité contre la destruction de l’environnement car la lutte contre les ressources naturelles reste un défi colossal.

«Nous continuerons à alerter et à soutenir les responsables œuvrant dans la légalité», a déclaré le président du conseil d’administration de l’AVG, Ndranto Razakamanarina. «Dénon­cez les malversations environnementales, Osez appliquer la loi !», lance ainsi l’AVG.
Cette déclaration fait suite au constat de la recrudescence des trafics et des pillages de ressources naturelles, ces deux derniers mois à Madagascar, ciblant tortues, rondins de bois précieux et autres espèces protégées et souvent avec la complicité venant de l’intérieur des institutions.
Le 24 décembre, 112 tortues ont été saisies à Am­bohibao, à bord de deux véhicules appartenant au député élu de Soavinan­driana Itasy. Deux jours plus tard, 17 tortues ont été découvertes dans une valise non réclamée à Kuala Lum­pur, à bord d’un vol en provenance de Madagascar.
Puis, le 27 décembre à Mahajanga, un ressortissant tanzanien tentait d’exporter 800 tortues vers son pays d’origine. Dans l’Androy, 68 tortues ont été saisies, et un suspect appréhendé, bien que ses complices soient toujours en fuite.
Force est aussi de constater que le commerce illégal de rondins de palissandre refait surface. Le 5 janvier, 341 rondins ont été interceptés à Mananara Nord, impliquant huit personnes, dont des membres des forces de l’ordre. La semaine dernière, des milliers de rondins ont été confisqués à Alaotra Mangoro, avec 23 suspects interrogés. A cela s’ajoutent les feux criminels, notamment dans le Parc National de Ranomafana.

La société civile en alerte

L’AVG a lancé un numéro vert (512) pour signaler des infractions environnementales. Et depuis le 2 décembre, dix cas ont été signalés, incluant des feux de brousse et des massacres de tortues. L’AVG collabore avec les autorités dans le cadre d’une ouverture d’une enquête et de poursuite judiciaires des auteurs.
Dans ce cas, le président du Groupement d’étude et de recherche sur les primates (GERP), Pr Jonah Ratsimbazafy, appelle à des sanctions sévères pour décourager les trafiquants. «Appliquer la loi sans état d’âme est essentiel pour protéger notre patrimoine naturel et l’avenir des générations futures», insiste-t-il.

Arh.

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