Madagascar a réalisé des progrès significatifs dans le secteur agricole, a déclaré le président Andry Rajoelina, lors de l’ouverture officielle des Journées nationales de réflexion sur la transformation agricole, hier au Centre de conférences international d’Ivato. Mais, il faudra davantage d’efforts, pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et faire de Madagascar un grenier de l’océan Indien.
«L’agriculture est une arme importante pour vaincre la pauvreté. Nous devons changer nos méthodes de culture et investir dans une production durable et résiliente pour garantir la souveraineté alimentaire et améliorer les conditions de vie de nos agriculteurs,» a déclaré le chef de l’Etat à cette occasion.
A Madagascar, le secteur agricole représente 26% du PIB et mobilise 80% de la population active, avec une croissance de 3,7% en 2022, 6,2% en 2024, qui devrait atteindre 9,5% cette année. Et malgré une production de 4,5 millions de tonnes de riz en 2024, Madagascar occupe la 3e place des pays producteurs en Afrique, mais encore dépendant des importations.
Andry Rajoelina a soulevé que le secteur agricole malgache reste confronté à des défis structurels, l’empêchant d’atteindre une production optimale, car l’agriculture vivrière de substance reste encore ancrée dans le mode de culture et en raison de la faible mécanisation du secteur, sans parler des pertes post-récolte et les impacts du changement climatique.
Dans ce sens, le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’importance du changement de mentalité : « Nous devons cultiver une mentalité tournée vers la production, la construction et le progrès. Cette transformation exige la responsabilité de chacun d’entre nous ».
Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, réduire la pauvreté et stimuler l’économie rurale, la Grande île doit impérativement moderniser ses pratiques agricoles. L’ambition est d’augmenter la production rizicole de 25 % cette année, soit 1 million de tonnes supplémentaires, grâce à la mécanisation, à la distribution de 500 tonnes de semences hybrides, et des investissements conséquents dans les infrastructures agricoles, tels que la construction de barrages et de canaux d’irrigation.
Dans ce registre, le secrétaire d’Etat chargée de la souveraineté alimentaire, Tahian’ny Avo Razanamahefa, a insisté sur « la modernisation des pratiques agricoles, notamment via l’introduction de semences hybrides ». « Avec une production actuelle de 3 tonnes à l’hectare, Madagascar peut aspirer à des rendements de 10 à 11 tonnes par hectare grâce à l’innovation agricole et aux partenariats avec le secteur privé », a-t-elle soutenu.
Le secteur bénéficie également d’un partenariat accru avec le privé, notamment dans l’agribusiness. D’après le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, François Sergio Hajarison, « les initiatives récentes ont permis d’augmenter annuellement de 4% de la production rizicole entre 2019 et 2024 ».
« Cultiver, produire et transformer » sont les mots d’ordre pour parvenir à une souveraineté alimentaire durable.
Appui aux exploitants agricoles
Pour y parvenir, un plan stratégique ambitieux est en cours de déploiement. Celui-ci inclut «la distribution de 1.000 tracteurs et équipements modernes, la construction de barrages hydroagricoles». Ces actions devraient permettre d’exploiter davantage 35 millions d’hectares de terres cultivables disponibles.
Les participants à la concertation ont unanimement affirmé leur engagement à faire de Madagascar le « grenier de l’océan Indien ». En misant sur l’innovation, l’infrastructure et la coopération, le pays vise non seulement l’autosuffisance alimentaire, mais également une relance économique durable. Le président Andry Rajoelina a conclu en appelant à une mobilisation collective de tous les acteurs du secteur agricole.
Arh