Solidarité des acteurs concernés

Le riz est incontestablement l’aliment de base des Malgaches. Et à ce titre, les prix affichés de ce produit auprès des marchés ont leur importance dans la mesure où ils peuvent être à l’origine d’une grogne sociale. Ce qui n’est jamais bon pour n’importe quel régime.
Au mois de décembre, ces prix ont atteint un niveau inquiétant si bien que les autorités ont tenu des rencontres à tous les niveaux de responsabilité concernés par le prix du riz afin de parvenir à le réguler de manière à atténuer la hausse du prix du riz. L’objectif étant de faire bénéficier les consommateurs de prix justes.
Il faut savoir que beaucoup de facteurs impactent directement le prix du riz. Cela intervient au niveau des différentes étapes de la chaîne rizicole, depuis la production jusqu’à la distribution en passant par le stockage, la collecte et la transformation. La question logistique étant toujours requise à chacun de ces niveaux.
De toutes ces étapes, c’est au niveau de la collecte que se détermine principalement le prix du riz. La vente de paddy à l’état brut par les producteurs directs aux collecteurs-transformateurs permet à ces derniers de réaliser le maximum de bénéfice. Bien évidemment, le prix d’achat aux producteurs proposé par les collecteurs est toujours bas.
Et plus les zones de collecte sont reculées donc difficiles d’accès, plus les collecteurs profitent de la situation. Il arrive que les collecteurs usent de nombreux au­tres artifices : avancer les fonds aux producteurs pour la campagne agricole pour se faire rembourser sur une partie de la production.
De plus, comme bien souvent, les riziculteurs n’ont pas les moyens financiers pour transformer leur production. Les propriétaires de décor­tiqueuses acceptent de se faire payer en paddy brut. En fin de compte, les riziculteurs se retrou­vent dépouillés d’une partie importante de leur production.
C’est surtout à ce niveau de la chaîne de valeur qu’il faut intervenir si on veut atteindre des prix justes. Les autres intervenants de la chaîne de valeur en aval (transporteurs, grossistes, détaillants) ne peuvent que répercuter le prix de revient déterminé par les collecteurs-transformateurs.
Quant aux contrôles de prix sur le terrain, on peut mettre en doute leur efficacité. Dès que les contrôleurs de prix ont le dos tourné, les prix exorbitants sont de nouveaux appliqués. Et les malheureux acheteurs n’ont d’autre choix que de s’y soumettre.
Certes, les frais de transport augmentent en raison de l’état des routes et cela a un impact sur le prix de vente du riz blanc. Mais cela n’explique pas ces prix exorbitants sur le marché. C’est toute la chaîne de valeur qu’il faut contrôler. Et pour cela, on a besoin de la solidarité de tous les acteurs concernés.

Aimé Andrianina

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