Plus la lutte semble s’intensifier, plus on a l’impression que le phénomène de kidnapping prend de l’ampleur à Ankazobe. On dirait décidément que les ravisseurs font la loi dans ce district, en toute impunité. Et maintenant, ils n’hésitent pas à exécuter leurs otages si aucune rançon n’est versée. Un véritable dilemme moral, financier et sécuritaire aux familles qui n’ont que deux options possibles : pays ou sacrifier leurs proches. Parfois, les familles qui en ont les moyens, cèdent aux menaces et payent la somme exigée. Malheureusement, ce n’était pas le cas pour certains, la mort de leurs proches dans l’âme.
Ce fléau ne date pas d’hier dans le district d’Ankazobe situé seulement à 90 km de la Capitale. Et au vu de la situation actuelle difficile à maîtriser, il va certainement persister et s’installer dans la durée et dans le quotidien de la population, dans le viseur des kidnappeurs. Les 140.000 habitants sont des cibles potentielles des ravisseurs. C’est devenu un business florissant qui n’a pas de saison car le montant de la rançon peut atteindre 20 millions d’ariary, voire plus. A Ankazobe, le kidnapping est devenu une véritable industrie en pleine croissance.
Ankazobe traduit littéralement par “là où il y a de grands arbres”, la terreur et le sentiment d’insécurité règnent depuis des décennies. Les kidnappeurs sans aucun état d’âme, continuent d’endeuiller, de ruiner, de traumatiser et décimer des familles.
De nombreux ravisseurs sont déjà tombés sous les balles des Forces de l’ordre, mais paradoxalement, le phénomène ne cesse de s’amplifier comme si une nouvelle génération de kidnappeurs prenait le relais en perpétuant cette activité criminelle qui rapporte gros.
Une nouvelle stratégie de lutte contre le kidnapping s’impose pour en finir une bonne fois pour toutes, pour que l’insécurité n’entrave pas le développement tant espéré. Après tout, la crédibilité des responsables locaux et de l’Etat, est en jeu.
Andry Rabeson