Trafic de tortues: les réseaux sont bien rodés et équipés, selon le Medd

Lors d’une conférence hier à Ampandrianomby, le ministre de l’Environnement et du développement durable (Medd), Max Fontaine Andonirina, a fait savoir que l’accalmie n’est pas pour demain dans la lutte contre le trafic de tortues. Selon ses dires, les réseaux, puisqu’il ne s’agit pas d’un seul, sont à la fois bien rodés et équipés, en plus d’être plus vastes. Toutefois « Quoi qu’il en soit, le régime actuel est prêt à combattre ce fléau », a-t-il souligné.
Dans cette optique, le numéro Un du Medd a indiqué que « dans cette récente affaire de trafic de 2.700 tortues, 16 des 19 suspects capturés à Madagascar sont de nationalité malgache (13 hommes et six femmes), 3 de nationalité comorienne et un Tanzanien ». A part cela, quatre ressortissants chinois ont été arrêtés en Tanzanie grâce à la mise en place d’une « Task force » l’an passé, ayant permis de mener cette lutte au niveau international.
Ces plus grandes saisies et arrestations de l’histoire de la lutte contre le trafic de tortues à Madagascar ont pu être réalisées grâce à la collaboration étroite entre le ministère de la Sécurité publique, le ministère délégué chargé de la gendarmerie ainsi que le Medd. Le démantèlement de ce vaste réseau a commencé par l’arrestation du Tanzanien à Mahajanga, le 27 décembre avec 800 tortues. Une opération a eu lieu dans les régions Analamanga, Androy, Atsimo Andrefana, Boeny et Menabe.
Couper le mal à la racine
«Ces trafiquants utilisaient des moyens sophistiqués, notamment des bateaux et véhicules flambant neufs, ainsi que des armes à feu. Ils sont composés de collecteurs, transporteurs, recéleurs, commandant de bateau et exportateurs», a également détaillé le ministre. Cela dé­montre que ce réseau est à la fois bien organisé et dangereux, d’autant qu’il sert également de blanchiment d’argent. «Nous avons déjà connu l’existence de ce réseau, mais nous nous sommes tus durant le conseil de ministre retransmis en direct pour ne pas éveiller le soupçon des membres du réseau», a-t-il noté.
En réponse par ailleurs au sujet des liens entre ce réseau et les autres trafiquants dernièrement, notamment le député capturé à Antehiroka un peu plus tôt, mais aussi les individus impliqués dans le trafic mis à nu en Thaïlande, le numéro Un du Medd a indiqué qu’il s’agissait de trois réseaux bien distincts. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a indiqué que ce trafic n’est pas encore près de connaître une période d’accalmie. «Nous ne comptons pas nous reposer avant de démanteler tous ces réseaux et arrêter tous les individus impliqués dans cette affaire», a-t-il promis, prônant ainsi la tolérance zéro.

Sera R et L.R.

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