Aux grands maux, les grands remèdes. Selon les informations rapportées par la presse, les problèmes de l’enseignement ont été récemment évoqués lors d’une rencontre entre les membres de l’Académie et la conférence des présidents et recteurs des institutions de l’enseignement supérieur. Plusieurs sujets ont été abordés à cette occasion, notamment la gabegie dans la délivrance des diplômes de doctorat et le faible niveau des étudiants. En effet, il est indéniable que l’enseignement supérieur traverse une période critique depuis ces dernières années, une crise qui s’étend sur plusieurs niveaux.
Tout commence dès l’arrivée des bacheliers issus des établissements publics, souvent formés par des enseignants communautaires dits maîtres Fram. La majorité de ces enseignants n’a ni la vocation ni la formation adéquate pour enseigner et a choisi cette voie par défaut, faute d’alternatives. Par ailleurs, certains élèves proviennent d’écoles privées censées suivre des programmes internationaux, mais dont la qualité laisse parfois à désirer. Une fois à l’université, ces étudiants présentent un niveau de plus en plus préoccupant.
Cependant, cela ne constitue que le début des défis. À l’université, notamment publique, les étudiants se heurtent à des grèves récurrentes des professeurs, ce qui perturbe considérablement le bon déroulement des cours. De plus, les universités privées prolifèrent à un rythme effréné, s’implantant dans chaque grande ville sans toujours garantir une qualité d’enseignement adéquate.
Quant à la situation des enseignants, elle est tout aussi alarmante. Une grande partie d’entre eux reste en poste bien au-delà de l’âge de la retraite, faute de renouvellement, tandis que les jeunes diplômés peinent à être intégrés et reconnus dans leurs groupes. Il fut un temps où l’on parlait d’une mort lente mais certaine des universités publiques, et malheureusement, cette appréhension devient de plus en plus une réalité.
Il serait donc peu dire que l’enseignement supérieur est en crise : il est gravement malade. Plus inquiétants encore sont les effets de cette crise sur la vie intellectuelle et sur l’ensemble des secteurs d’activité du pays. Les nouveaux diplômés sont censés prendre les rênes, que ce soit dans les entreprises privées ou dans les services publics. Pourtant, beaucoup peinent à faire leurs preuves en raison de leur niveau de compétence insuffisant.
Rakoto