Insécurité alimentaire aiguë: 36 districts sont en phase 3 en 2024

D’après l« Integrated phase classification (IPC) 2024 » réalisée par les acteurs luttant contre la malnutrition à Madagascar, 1,22 million de personnes, soit 12% de la population des 36 districts, sont touchées par l’insécurité alimentaire aiguë élevée de phase 3, c’est-à-dire grave.

Dans les districts d’Am­bo­vom­­be et Androy, 30% de la population se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire et 25% à Amboasary Atsimo. D’autres districts ne sont pas non plus épargnés, à l’instar de Beloha, Tsihombe, Be­tioky Atsimo, Ampanihy Ouest, de même pour les districts de la région Atsimo Atsi­nanana à l’exception de Vondrozo, les districts des régions Vato­vavy et Fito­vinany sauf Ifanadiana et Mananjary, ainsi que Vo­hémar dans la région Sava.

«Les dégâts agricoles qui ont atteint des niveaux alarmants, exacerbés par les im­pacts dévastateurs des aléas climatiques récents, notamment les cyclones Alvaro (janvier 2024) et Gamane (mars 2024), ainsi que la sécheresse persistante», ont été cités comme la cause de cette situation. D’autant que ces cyclones ont causé d’importants dégâts dans les régions du Nord et de l’Est, avec des inondations massives. Les districts les plus touchés sont Vohémar et Ambilobe.

Parallèlement, la sécheresse persistante a gravement affecté le Grand Sud et certaines zones du Nord, retardant le début de la saison de la culture et la superficie agricole cultivée.

Mise en œuvre du projet
« Fagnimbona »

C’est dans ce contexte qu’on a mis en œuvre au pays le projet «Fagnimbona» depuis l’année dernière jusqu’au mois de mars. Un programme soutenu par le gouvernement Japonais, visant à améliorer l’état nutritionnel des enfants de 0 à 59 mois malnutris, atteindre un taux d’allaitement maternel ex­clusif de 85% chez les nourrissons de 0 à 5 mois dans la zone d’intervention du projet et assurer que les enfants âgés de 6 à 23 mois reçoivent un régime alimentaire accep­table.

Dans ce cadre, organisé par l’ONG internationale «Save the children», en collaboration avec le ministère de la Santé publique (Min San) et l’Office national de la nutrition (ONN), un atelier de plaidoyer portant sur la nutrition et la sécurité alimentaire, a été réalisé durant deux jours depuis mercredi et clôturé hier à Antsirabe (Vakinankaratra).

L’identification des lacunes dans l’application du Plan d’action national multisectoriel pour la nutrition (Pnam) et les mesures correctives y afférentes, étaient au menu. Cela en mettant un accent particulier sur la protection sociale et sur le filet de la sécurité en matière de nutrition, notamment en fa­veur des familles dont les en­fants sont référés auprès des Centres de récupération et d’éducation nutritionnelle am­bulatoire pour la malnutrition aiguë sévère (CRENAS).

«Les efforts locaux doivent s’aligner avec les efforts nationaux et internationaux en matière de renforcement de lutte contre la malnutrition infantile à Mada­gascar, pour être efficients, d’où l’importance de cet atelier avec les instances étatiques», a souligné la Coun­try représentative de «Save the Chil­dren» à Madagascar, Tatiana DASY, en marge de cet atelier.

Sera R.

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