La crise climatique s’intensifie dans le Sud de Madagascar, poussant plus de 40.000 personnes à quitter leurs foyers, à cause de la sécheresse. Et cet exode massif engendre des répercussions sociales et économiques importantes dans la principale zone d’accueil de ces migrants, à savoir la région de Menabe.
Déplacement à grande échelle. Plus de 40.000 habitants du Grand Sud, ont abandonné leur terre ancestrale entre le début de l’année 2023 jusqu’au premier mois de 2024. Issus de quatre districts, à savoir Antanimora Atsimo, Ambovombe Androy, Tsihombe et Ampanihy Andrefana, ces derniers se sont déplacés dans le district de Menabe, une zone privilégiée des migrants, dont le climat est propice à
l’agriculture.
Toujours est-il que, selon les résultats de l’étude sur l’Indice de solution et de mobilité (ISM), effectuée dans la région de départ et dans la région d’accueil des migrants, la sécheresse chronique qui sévit dans le Grand Sud depuis des années
et y entraîne une situation d’insécurité alimentaire sévère aurait causé cet exode massif. Laquelle vient d’être présentée mardi à l’hôtel Ibis à Ankorondrano.
Menée par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’Organisation internationale de la migration (OIM) et le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC), cette étude inédite constitue un outil pour évaluer la situation des populations déplacées et orienter les interventions humanitaires.
« L’étude permet d’identifier les causes profondes et des facteurs associés à la fragilité afin de développer des actions et stratégies appropriées, fondées sur des données probantes », a souligné Karim Ali Ahmed, Spécialiste en Environnement du Pnud.
D’après Roger Charles Evina, Chef de mission de l’OIM, « ces résultats représentent une avancée importante pour les interventions basées sur des évidences solides et alignées avec les priorités nationales et les stratégies de prévention des conflits et des cohésions sociales ».
Recommandations
Selon les recommandations de cette étude, des actions urgentes s’imposent pour faire face à cette situation. Il est impératif de renforcer l’adaptation aux changements climatiques et la résilience des communautés. Il faut également investir dans des pratiques agricoles durables, en protégeant les ressources naturelles et investissant dans les infrastructures, développer des systèmes d’alertes précoces pour anticiper les crises et promouvoir la cohésion sociale.
La mise en œuvre de ces recommandations et l’amélioration des conditions de vie des populations, nécessitent une collaboration étroite entre les autorités et les partenaires humanitaires qui « doit-être traduite par des actions concrètes pour transformer ces défis en opportunités de développement et de résilience », a indiqué Mirana Miarimanana Razafimanantsoa, DG adjointe du BNGRC.
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