Afin de retrouver son débit d’origine pour faciliter les écoulements des eaux et éviter ainsi les inondations, le Projet de développement urbain intégré et de résilience pour le grand Antananarivo (Produir) procède actuellement au curage du canal C3. Or, il s’avère qu’après analyse, les boues obtenues renferment des métaux lourds extrêmement toxiques.
«Sur les 16 échantillons de métaux lourds obtenus après analyse, 7 ont été considérés comme dangereux avec un dépassement de la valeur seuil de toxicité pour les êtres vivants, si les 9 autres ont été considérés comme non écotoxiques », a fait savoir hier l’expert en environnement au sein de Produir, Christian Rarivoson. Selon ce dernier, l’élément qui est le plus récurrent en termes de teneur excessive est le plomb. « Les échantillons analysés ont révélé qu’il dépasse les valeurs seuils H14. Or, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe le plomb parmi les 10 produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique », poursuit-il. Une information partagée hier, en marge de la visite communautaire organisée par le projet au profit des riverains de la commune de Iarinarivo, du district d’Ambohidratrimo, portée sur le fonctionnement du site de confinement des boues de curage se trouvant dans leur région.
En effet, les activités artisanales et industrielles rejettent des effluents et des résidus à forte teneur en plomb dans le canal. Or, les abords du C3 sont densément peuplés et le canal traverse une grande partie des quartiers parmi les plus peuplés d’Antananarivo.
Site de confinement
Face à ce contexte et en prévision de la santé publique, un site de réduction du volume et de prétraitement des boues de curage a été installé à Anosibe. Il s’étalera sur 7.000 m2 et accueille des infrastructures permettant de presser et déshydrater ces boues, avant qu’elles soient ensuite acheminées et enfouies dans le site de confinement sis à la commune d’Iarinarivo.
Ce site de confinement couvre une superficie de 2,2 hectares avec une capacité de 74.287 m3 pour enfouir les boues. Pour assurer l’imperméabilité de ce site, il est couvert de géo membranes en PEHD. Sur un autre plan, un bassin de collecte est prévu pour accueillir les éventuels liquides générés par les boues. Afin de minimiser l’impact environnemental, un système de filtres a été installé à plusieurs étages. « Cette visite sur terrain effectuée auprès du site de confinement nous a totalement rassurée, face à la crainte de nos rizières et champs d’être contaminés par les métaux », a indiqué le Maire de la commune d’Iarinarivo, Tahina Patrick Rafalindraibe. Par la même occasion, il a salué les programmes d’éclairage de la commune, la construction des routes communales ainsi que la facilitation auprès des riverains des procédures domaniales, des RSE apportés par le projet.
Sera R.