Hagani Sainana présente sa deuxième exposition individuelle, « Tohy », à l’Ivon-toeran’ny Kolontsaina Malagasy (IKM) à Antsahavola, à partir de ce jour jusqu’au 28 février. Le thème de l’exposition, « Tohy », qui signifie littéralement « continuité », est exploré à travers sept tableaux et deux installations. Dans cette nouvelle aventure artistique, Hagani Sainana nous raconte quatre histoires touchantes. Interview.
(*) Les Nouvelles : Au mois de novembre, vous avez réalisé votre première exposition. Y a-t-il un lien ou une sorte de «continuité» avec cette deuxième exposition ?
(-) Hagani Sainana : Non ! La première exposition « Tsirika » était une exposition de photographie avec une touche de peinture. Dans mon travail et en étant scoute, j’ai beaucoup voyagé et pris beaucoup de photos. Durant ces virés, j’ai remarqué que les argiles ou « tanimanga » et « tanimena » peuvent être utilisés pour peindre. Et je l’ai exploré dans ma première exposition. Mais dans cette deuxième aventure, je me lance plutôt dans la peinture et l’installation, en adoptant un style semi-abstrait et texturé. Cette fois-ci, je raconte quatre histoires différentes qui parlent de « continuité », d’où le titre « Tohy ». La première histoire parle d’un homme solitaire à la recherche de son âme sœur. La seconde histoire se focalise sur la valeur de l’amitié. Ensuite, la troisième raconte l’histoire d’une mère, celle qui maintient l’unité d’une famille. Et la dernière histoire rend hommage à ma petite nièce décédée. Ce tableau que j’ai baptisé « Princesse » se conjugue avec une installation qui parle de papillons.
* L’amour, l’amitié, l’amour de famille et la mort, vous semblez avoir un attachement avec « l’univers invisible ».
– Pour les Malgaches, il existe un lien entre le papillon et la mort. Lors des veillées funéraires, on voit souvent un papillon de nuit, que nous appelons « lolompaty », ou « papillon des morts ». Il est généralement noir avec des cercles noirs, comme des yeux, sur ses ailes. Dans notre culture, il est considéré comme un messager entre les vivants et les défunts. Lors du décès de ma nièce, je n’ai pas pu assister à ses derniers hommages, mais j’ai rencontré un papillon de nuit rose. Depuis, j’ai senti qu’elle allait bien, qu’elle était en paix. C’est cette connexion et cette sensation que je transmets dans mon dernier tableau et l’une de mes installations. L’amour, l’amitié… sont des choses invisibles, mais qui sont tout aussi importantes.
* Depuis quand avez-vous commencé à peindre ?
– J’ai commencé cette activité en 2021, lors de la période de confinement. A cette époque, beaucoup étaient productifs et inspirés. J’avais le temps de dessiner et de peindre. Et depuis lors, je m’exerce toujours. Dans cette exposition « Tohy », je présente mes brouillons avant chaque version finale. Ceci permet de voir ainsi la progression de mes œuvres.
Holy Danielle