Le secteur minier représente plus de 90% du PIB qui proviennent principalement de deux exploitations, à savoir Ambatovy et QMM. La levée de la suspension de Base Toliara n’étant effective que depuis novembre 2024. Et cette situation présente des risques importants à l’économie malgache si l’une de ces compagnies se trouvent en difficulté.
Face à ce constat, la Chambre des mines de Madagascar, par la voix de son président Jean-Luc Marquetoux, plaide pour la réouverture de l’octroi des permis miniers, afin de diversifier et dynamiser l’industrie extractive dans le pays.
L’enjeu est de taille car le secteur minier est un moteur essentiel de l’économie malgache, avec une contribution à hauteur de 317,61 milliards d’ariary, selon l’Initiative pour la transparence des industries extractives (EITI). Aussi, en matière d’Investissements directs étrangers (IDE) à Madagascar, les deux plus grandes mines du pays ont investi environ 8,13 milliards de dollars depuis 2005. Et plus récemment, la société Base Toliara a injecté plus de 700 millions de dollars dans ses projets.
«Soutenir le développement de nouveaux projets, permettrait de diluer ces risques et de créer un secteur plus dynamique», explique le président de la Chambre des mines de Madagascar, Jean-Luc Marquetoux sur RFI.
Les industriels miniers attendent avec impatience une décision de l’Etat. Ambatovy, l’un des acteurs majeurs du secteur, optimise ses processus de production pour réduire ses coûts et garantir la pérennité de ses activités, suivant ainsi l’exemple de certaines entreprises en Nouvelle-Calédonie contraintes à la fermeture.
Un gel des permis aux conséquences lourdes
Malgré l’adoption d’un nouveau code minier et les annonces de réformes, le gel des permis miniers, depuis plus de douze ans, freine le développement du secteur. La Chambre des mines de Madagascar estime que «cette situation bloque non seulement les nouveaux investissements, mais nuit également à l’image du pays auprès des investisseurs étrangers». En outre, ce blocage alimente «un climat de corruption et fragilise
la transparence du secteur».
Alors que la diversification de l’industrie minière pourrait apporter des bénéfices considérables. Outre la création de milliers d’emplois, elle favoriserait le développement d’infrastructures locales et l’augmentation des recettes fiscales. Une gestion responsable des ressources naturelles renforcerait également la transparence et garantirait un développement durable, bénéfique pour les générations futures.
Le gouvernement malgache a aujourd’hui l’opportunité de transformer cette crise en levier de croissance en adoptant une approche proactive. Ainsi, pour la Chambre des mines, relancer l’octroi des permis miniers pourrait marquer un tournant économique décisif.
«C’est à mon avis un élément supplémentaire qui va dans le sens de la réouverture des permis miniers et de passer à un secteur minier plus dynamique, plus diversifié au soutien de l’économie nationale», soutient Jean-Luc Marquetoux.
Arh.