Conférence internationale sur les routes des peuples asservis: pleins feux sur le pays Betsimisaraka

« Les Betsimisaraka : Formation et Gouvernance d’un Etat précolonial à Madagascar », le nouvel ouvrage de Chaplain Toto a été lancé officiellement à l’occasion de la Conférence Internationale de l’Unesco sur les routes des peuples asservis, qui s’est déroulée du 3 au 5 février à l’Université de Maurice.

Ce volume de plus de 300 pages est pour l’auteur un travail de longue haleine puisqu’en 10 ans de recherches, d’investigations et de documentations, la toute première synthèse historique sur la partie orientale de Madagascar a enfin vu le jour.
« Ce qu’on appelle aujourd’hui les Betsimisaraka était jadis des communautés issues de la majeure partie de la côte est de Madagascar que le roi Ratsimilaho a rallié sous une même bannière. Il faut retenir que notre histoire à été reconstituée essentiellement à partir des archives de Nicolas Mayeur, l’un des traitants français les plus connus du 18e siècle à Madagascar. Ce sont des mémoires sur Madagascar qu’il a écrit une fois rentré à Maurice pour sa retraite », a-t-il expliqué.
Le colloque international, organisé à l’initiative du Ministère mauricien des arts et de la culture en collaboration avec l’Unesco a rassemblé cette semaine plus de 50 chercheurs issus des quatre coins du globe. Le ministre de tutelle Mahendra Gon­deea a fait l’honneur de lancer l’ouvrage à l’université de Maurice, lundi. Chaplain Toto envisage la possibilité de présenter le livre dans le courant de cette année à Madagascar, notamment au Musée de la photographie de Madagascar, à Antana­narivo et à l’Alliance française de Toamasina.
Historien de formation, enseignant-chercheur qui a fait l’essentiel de ses études universitaires à Toamasina où il exerce actuellement en qualité de maitre de conférences, Chaplain Toto a passé ses années doctorales à l’université d’Antananarivo où il a présenté sa thèse d’Histoire qui se porte sur une synthèse historique sur les formations politiques de l’Est malgache depuis la protohistoire. Ses travaux donnent un aperçu intéressant sur les fondements complexes des structures ancestrales locales héritées des migrations anciennes et les contacts relativement récents avec les étrangers aboutissant ainsi à l’émergence de ce que nous appelons, depuis le début du 18e siècle jusqu’à aujourd’hui, les Betsimisaraka.
L’auteur a déjà écrit un ouvrage portant sur l’Escla­vage, Dépendance et Hiérar­chie sociale à Ma­da­gascar : Réflexion sur quel­ques faits dans les représentations con­tem­poraines, publié en 2021 par CRSI de l’University Of Mauritius. Le livre aborde la question identitaire et les noms associés à l’esclavage et à la traite, les aspects les plus sensibles sur le sujet. A travers ses multiples articles, l’historien se spécialise sur l’exploitation des sources non-écrites dans la reconstitution de l’histoire.

Joachin Michaël

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