Un véritable casse-tête

Chaque fois qu’on passe du côté d’Anko­rondrano, on ne man­que jamais de voir le dépôt de carburant qui s’y trouve. Et comme toujours, on se pose la question : Quand est-ce qu’on va se décider de le délocaliser ? Effecti­vement, il représente un danger permanent.
Dans le temps, sa localisation géographi­que se justifiait peut-être dans la mesure où le dépôt serait alors installé à la périphérie de la capitale. Mais aujourd’hui, il se trouve tout au milieu d’une zone en plein développement et dont, justement, la paysage change chaque mois.
Sans la moindre exa­gération, on peut dire que c’est la zone qui se développe le plus dans toute la capitale. C’est devenue un centre d’affaires considérable en perpétuelle mu­tation. Et les différentes nouvelles constructions se poursuivent sans cesse.
Un accident ou un attentat – on ne peut pas écarter une seule éventualité par les temps qui courent – dans cette zone économique serait catastrophique sur tous les plans (écologique, écono­mique, humain). Eco­lo­gi­quement, il va sans dire que l’étendue du désas­tre sera considé­rab­le.
Combien de kilomètres à la ronde seraient balayés de la surface de la terre ne laissant sur place que des résidus calcinés d’énergie fossi­le ? Il faudra beaucoup de temps et surtout beaucoup d’argent pour rendre de nouveau cette zone habitable comme auparavant.
Sur le plan économique, les pertes ne seront pas moindres. Ce seront des centaines d’entreprises qui vont disparaître après qu’un déluge de feu détruise tous les locaux. On ne peut prévoir à l’avance combien pourront encore se remettre après un tel catastrophe.
Mais le plus grave se situera au niveau du bi­lan humain. Des milliers de personnes en seront victimes car c’est une zone très fréquentée quo­tidiennement. Outre les bureaux, on y trouve également de nombreux ma­gasins de vente telles que les grandes surfaces.
On a volontairement décrit cette vision apocalyptique afin de montrer que pour toutes ces raisons, il importe de délocaliser le dépôt le plus vite possible. D’ailleurs, il a déjà été prévu depuis fort longtemps que le dépôt sera transféré du côté d’Ambohijanaka.
Mais à force de tergiverser, Ambohijanaka s’est transformé entre temps en une zone résidentielle. On peut alors se demander si son ins­tallation de ce côté Sud de la capitale est toujours maintenue. Le cas échéant, les travaux qui y seront menés dans le cadre de ce transfert rencontreront assurément une opposition de la po­pulation locale.
Dans ces conditions, il faudra trouver un autre endroit où délocaliser ce dépôt de carburant tout en sécurisant au maximum les investissements effectués et en préservant la population avoisinante. Mais où ? Trouver une réponse à cette question devient un véritable casse-tête.

Aimé Andrianina

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