L’essence du devoir

Pourquoi se sacrifier pour des causes dont les répercussions ne se font pas sentir immédiatement ? Les générations 90-2000 ayant suivi le manga Naruto, ont certainement déjà vu le film « Road to ninja » (Le chemin du ninja). Au début et à la fin de ce film, le narrateur disait ceci : « Un jour je demandais à mon maître ‘‘C’est quoi un ninja ?’’ Il m’a répondu ‘‘Un ninja accepte son lot de souffrance pour le bien d’une cause supérieure’’ ». Certes ce n’est qu’une fiction mais ce point de vue peut servir de base dans toute action humaine quels que soient la situation, le rôle à jouer et l’époque.
La semaine passée, deux événements – ou plutôt deux commémorations – ont eu lieu à Madagascar. Il y a eu les 16 ans de la tuerie du 7 février 2009 à Ambohitsorohitra-Antaninarenina, ayant coûté la vie à plusieurs Malgaches. Un dépôt de gerbes de fleurs a eu lieu sur place, que plusieurs hautes personnalités ont honoré de leur présence, à commencer par le président de la République, ainsi que la mairesse de la capitale. Deux jours plus tôt, la cinquantième année de la transmission du pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava par le général Gabriel Ramanantsoa. A cette occasion est sortie la célèbre phrase « Tsy maimboho adidy aho mon général » (je ne me déroberai pas à mes responsabilités, mon Général).
Quelle leçon doit-on tirer de ces événements ? D’ici demain, nous allons commémorer l’événement funeste de l’histoire de Madagascar, en l’occurrence l’assassinat du colonel Ratsimandrava, six jours après sa prise de fonction. Et jusque-là, sa politique basée sur le fokonolona n’est qu’un vain mot utilisé par les régimes successifs pour amadouer le peuple. Ce dont la population a besoin actuellement est de voir que les sacrifices des « zana-bahoaka » (enfants du peuple) lors de différentes luttes depuis 1947, ne soient pas détournés pour servir les intérêts d’une poignée de personnes. L’essence du devoir est de permettre à celui qui l’accomplit de jouir des droits qui en découlent.

Rakoto

Partager sur: