L’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de publier son rapport sur les chaînes d’approvisionnement des batteries électriques, intitulé « EV Battery Supply Chain Sustainability ». La demande mondiale en batteries devrait être multipliée par sept d’ici dix ans, portée par la croissance des ventes de véhicules électriques, qui représentent déjà plus de 90% du marché. Cette tendance pourrait profiter aux pays riches en minéraux critiques, comme Madagascar.
Cependant, la Grande île, l’un des principaux producteurs mondiaux de graphite, doit surmonter plusieurs obstacles pour tirer parti de cette opportunité. La baisse des prix des minerais stratégiques, notamment du graphite et du cobalt, fragilise le secteur. Madagascar produit en moyenne 80.000 tonnes de graphite et entre 3.000 et 5.000 tonnes de cobalt par an. Mais ces volumes ne suffisent pas à compenser la chute des cours mondiaux.
Pour renforcer son attractivité, le pays a mis à jour son cadre réglementaire avec un nouveau code minier et la refonte de la loi sur les grands investissements miniers. Des campagnes de promotion des investissements étrangers ont également été menées, mais leur efficacité à long terme reste à démontrer.
Le secteur minier représente 99% des revenus extractifs. Il a généré plus de 317 milliards d’ariary en impôts et taxes, selon l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (EITI). Les mines contribuent aussi aux exportations, où elles pèsent pour 43% des recettes.
Les géants miniers comme Ambatovy et Qit Madagascar Minerals (QMM) participent activement au développement local. En 2022, Ambatovy a versé 265 milliards d’ariary en taxes et redevances, tandis que QMM en a contribué à hauteur de 56 milliards. Ces apports financiers permettent à l’Etat de stabiliser l’ariary et de soutenir les collectivités locales.
Arh.