Le projet de construction du Fly-Over Maki Anosizato qui est prévu relier la route de la Francophonie au boulevard de l’Europe est remis sur le tapis. Il comprendra également la construction d’un nouveau pont de 200 m de long sur le fleuve Ikopa. La réalisation de ce projet contribuera certainement à résoudre, autant que faire
se peut, les problèmes d’embouteillage dans la capitale.
Plus précisément, il s’agit en fait d’un appel à manifestation d’intérêt pour ce projet à l’endroit des bureaux d’études. Le bureau d’études finalement retenu sera ainsi « chargé de réaliser des études préliminaires, de l’élaboration des appels d’offres pour les travaux, de l’assistance à l’administration dans l’analyse des offres ainsi que du contrôle et de la surveillance des travaux ».
Autrement, ce n’est pas demain la veille qu’on verra le début des travaux car il faudra encore passer par de nombreuses étapes administratives qui demanderont encore du temps plus ou moins long. Mais toujours est-il qu’il y a un fait qui ne manque pas d’attirer l’attention. Cela concerne les bureaux
d’études autorisés à soumettre leur candidature.
Effectivement, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) qui finance ce projet exige que seuls les bureaux
d’études arabes, africains et/ou des groupements d’études arabo-africains peuvent soumissionner à cet appel à manifestation d’intérêt. C’est pour ainsi dire qu’il n’est pas ouvert aux bureaux d’études de toutes les nationalités.
Cela ne relève pas de l’exclusivité de la Badea. Les autres organismes de financement internationaux procèdent de la même manière qu’il s’agisse de choisir les bureaux d’études, les entreprise de travaux publics… Ainsi, dans le cadre d’un projet financé par l’Union européenne, seules les entreprises de nationalité européenne peuvent soumissionner.
C’est pourquoi, dans les projets financés par l’Union européenne à Madagascar, les entreprises européennes telles que Colas, Sogea… raflent la mise. De toutes les façons, c’est une pratique qui est appliquée par les organismes de financement régionaux ou internationaux. On peut comprendre que cela a pour but de soutenir les entreprises ayant la même nationalité que ces organismes.
On peut donc dire que la Badea a été formée à la bonne école. Seuls les projets financés par les organisations internationales telle que la Banque mondiale sont vraiment ouverts à toutes les nationalités. Toutes les entreprises, établissements… intéressés par l’appel d’offres ou l’appel à manifestation d’intérêt peuvent y soumissionner.
On remarquera finalement que, suite à cette clause sélective, le pays bénéficiaire du projet aura donc à faire le choix seulement parmi les candidats proposés – peut-être indirectement- par celui qui finance le projet. Des candidats qui sont donc plus ou moins imposés. Or, en fin de compte, c’est le pays bénéficiaire du projet qui aura la lourde tâche de rembourser les prêts.
Aimé Andrianina