Wait and see !

Bien que le prog­ramme de l’African Growth and Oppor­tunity Act (Agoa) qui court actuellement n’ex­pirera qu’au mois de septembre prochain, les spéculations vont déjà bon train quant à son éventuelle poursuite ou non. C’est une question qui a toute son importance pour toutes les entreprises africaines, surtout du textile, qui exportent vers les Etats-Unis en bénéficiant des préférences tarifaires de l’Agoa.
Effectivement, grâ­ce à l’exonération de taxes accordée dans le cadre de l’Agoa, 1 800 produits issus de 32 pays du continent africain, dont Madagascar, peuvent rivaliser avec les autres produits con­currents sur le marché Nord-américain. Il va sans dire que sans cette « faveur », c’en est une sans aucun doute, ces produits ne feraient pas le poids face leurs con­currents.
Ainsi, si l’Agoa n’est pas reconduit, ce serait un véritable désastre pour les nombreux pays africains qui bénéficient des avantages offerts par ce programme en matière d’exportations de leurs produits à destination des Etats-Unis. Le bénéfice de préfé­rences tarifaires est un avantage considérable. C’est tout un secteur d’activité qui risque de s’effondrer.
Bien évidemment, on peut toujours penser à se tourner vers d’autres marchés. C’est toujours possible, mais les conditions ne seraient plus les mêmes. On ne disposera pas des mêmes avantages pour pénétrer
de nouveaux marchés. C’est pour ainsi dire l’importance que représente ce marché américain pour le textile malgache.
La principale question est donc de savoir si poursuivre l’Agoa sert les intérêts des Etats-Unis. C’est le seul critère qui décidera de la suite à donner par la nouvelle administration au mois de septembre prochain. D’aucuns ignorent que ce critère a été imposé par le Président américain Donald Trump sitôt après son élection.
Pour le cas de Ma­dagascar en particulier, si l’on ne considère que la balance commerciale entre les deux pays, comme elle penche plutôt en faveur de la Gran­de île (733 millions de dollars d’exportations dont 49,3% de produits textiles contre 53,4 mil­lions d’importations), on ne sait pas si cette situation sera déterminante. De toutes les fa­çons, ce n’est pas le seul indice qui compte.
Dans ces conditions, rien ne sert de se pré­occuper outre mesure de l’avenir de l’Agoa dans la mesure où la décision finale ne nous appartient pas. On verra bien ce que l’administration Trump décidera quand le moment sera venu. Par la même occasion, on pourra appréhender si l’Afrique présente des intérêts pour elle. En attendant, com­me on le dit dans pareil cas dans la langue de Shakespeare : Wait and see !

Aimé Andrianina

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