L’Ordre national des pharmaciens (ONP) exerçant à Madagascar conteste certains points de la nouvelle décision ministérielle, sortie le 11 février, sur le processus électoral des membres de son conseil national. Il a tenu une assemblée générale extraordinaire, hier matin, avant d’organiser une conférence de presse l’après-midi pour parler de ce problème qui nécessite une résolution immédiate, sachant que ce scrutin devrait se tenir d’ici peu.
Les pharmaciens veulent une révision de la décision n°1155/2025-MSAMNP fixant les modalités d’organisation et le calendrier pour l’élection des membres du conseil national de l’Ordre des pharmaciens exerçant à Madagascar. Sortie mardi, cette décision ministérielle comporte des points qui portent à confusion, pour ne citer que l’âge éligible au conseil national qui est de 30 à 50 ans, empêchant ainsi tous les membres en dehors de cette tranche d’âge de se porter candidat. Or, près de 43% d’entre eux ont plus de 50 ans, sans parler de ceux ayant moins de 30 ans.
«Pourquoi fixer l’âge éligible à l’élection, alors que beaucoup de pharmaciens exercent cette fonction jusqu’à 70-80 ans ?», s’est demandé, hier devant la presse, Faly Rakotoson, membre du bureau de l’Ordre des pharmaciens. L’éclaircissement de ce point, parmi tant d’autres, a poussé l’Ordre à organiser la conférence de presse à son siège à Nanisana. L’objectif étant une élection bien préparée, transparente, conforme à la loi et acceptée par tous.
Demande d’une AG
Par ailleurs, cette décision met également en place un « scrutin de liste », c’est-à-dire que les électeurs vont voter une liste de candidats et non pas un candidat à chaque poste. « Le conseil national est composé de 13 membres, dont la durée de mandat est de 5 ans actuellement contre 3 ans dans la nouvelle décision ministérielle. Comme on parle de conseil et non pas d’équipe, une élection individuelle est requise pour éviter toute sorte de favoritisme », a poursuivi Faly Rakotoson. Ce responsable de souligner ensuite que l’ordre des pharmaciens est indépendant et défend ardemment cette indépendance. Les actuels pharmaciens vont alors prendre en main l’organisation de l’élection des membres de son conseil national, même s’ils vont engager des discussions avec le ministère de la Santé publique pour le bon déroulement de ce processus.
A noter que l’ordre des pharmaciens compte actuellement 453 membres répartis à travers le pays. Un tiers d’entre eux ont demandé au bureau la tenue de l’assemblée générale extraordinaire d’hier matin. Cette réunion devrait se tenir sous deux formes, en présentiel à Antananarivo et en ligne pour ceux qui sont dans les autres régions. A cette occasion, les membres ont constitué une délégation représentative de l’ensemble des métiers de pharmaciens aussi bien d’officines que de grossistes, qui va mener le lobbying auprès du ministère.
Sera R.
French