L’espoir de voir d’anciens hauts responsables étatiques suspectés dans des affaires de corruption et de détournement de deniers publics, devant la Haute cour de justice (HCJ) se dessine. La prochaine session parlementaire sera décisive.
Nouvelle législature, nouvelle ère. Après des années d’obstruction parlementaire, la mise en accusation d’anciens hauts dirigeants suspectés dans des affaires de corruption et de détournement de fonds publics, devant la barre de la HCJ, est de nouveau attendue à l’Assemblée nationale. A ce sujet, la Haute cour au grand complet, après l’installation des 4 députés et la mise en place de la Commission de mise en accusation à Tsimbazaza, tiendra bientôt sa première réunion, certainement en vue de la prochaine session parlementaire au mois de mai.
Cette fois sera-t-elle la bonne ? L’opinion publique, la société civile…attendent beaucoup de cette nouvelle assemblée nationale qui pourrait changer la donne, sauf si elle va encore recourir à la vieille pratique héritée de ses prédécesseurs complices de l’impunité.
En fait, depuis la mise en place de la HCJ en 2018, il n’y a jamais eu aucun procès des anciens hauts responsables dans le collimateur de la justice. Les députés ont toujours fait bloc, à chaque fois que l’adoption de mise en accusation a été inscrite à l’ordre du jour.
16 dossiers en suspens
Actuellement, 16 dossiers sont bloqués à l’Assemblée nationale, depuis 2019. Et, «nous tiendrons bientôt notre première session pour déterminer les activités à suivre», a indiqué le député Narcis Andrianirina, élu de Mahabo et non moins membre de la HCJ.
Pour dire que toutes les conditions sont remplies pour traduire ces anciens hauts dirigeants devant la HCJ. Et, cette dernière compte bien revenir à la charge d’autant que la Commission de la mise en accusation, au sein de l’hémicycle, ne cache pas sa volonté de changer le cours des choses. Reste à savoir par contre si les dossiers déjà entre les mains des députés pourront encore être réexaminés. «Nous verrons tout cela lors de notre première session», a-t-il poursuivi.
Ce point a déjà été soulevé par la présidente du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) et non moins présidente du Comité d’élaboration de la nouvelle Stratégie de lutte contre la corruption (SNLCC), Sahondra Rabenarivo. «Il n’y a pas d’excuse, il faut rouvrir les dossiers. Les cas de corruption n’ont pas de date de péremption et sont assimilables aux cas de meurtres, c’est-à-dire à perpétuité», a-t-elle indiqué lors d’une interview dans nos colonnes récemment.
T.N