Une réputation internationale déjà bien établie

La vanille occupe une place primordiale dans l’économie de Madagascar. D’aucuns ignorent que le pays est le plus grand producteur de vanille au monde en fournissant environ 70% de la va­nil­le commercialisée à
l’échelle internationale.
Au niveau national, son importance sur le plan économique n’est plus à démontrer. La filière vanille avec une valeur totale de 583 millions de dollars d’ex­portations en 2022
rep­résente environ 25% des recettes d’expor­tation de Madagascar et environ 7% de son produit intérieur brut (PIB).
Cette situation pour­rait encore être améliorée si une grande partie de la production était transformée sur place pour obtenir de l’extrait naturel de va­nille. Il existe bien des extraits de vanille produits de manière artisanale à Madagascar. Mais cela s’avère insuffisant.
Comme beaucoup d’autres produits du pays, la vanille produite est dans sa quasi-totalité exportée à l’état brut. Elle est ensuite transformée en produits finis (extraits de vanille…) par des entreprises aux Etats-Unis et en Europe. Bien évidemment, il en résulte un énorme man­que à gagner pour le pays.
C’est dans ce contex­te que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) encourage Ma­da­gascar à développer davantage son industrie de transformation de la vanille pour augmenter la valeur ajoutée de ce secteur clé. Cela se traduira par une intégration plus poussée dans la chaîne de valeur de la vanille.
Cette recommandation a pour but non seulement de pousser la fi­lière à jouer un rôle plus important dans l’économie du pays. Elle devrait également développer la filière vanille à Mada­gascar qui, il faut le re­connaître a tendance à se reposer sur ses acquis.
Pourtant, bien des dangers menacent la filière ne serait qu’à travers son concurrent chimique direct qu’est la vanilline. Par ailleurs, la falsification de produits finis et le faux étiquetage nuisent à la réputation de la vanille de Ma­dagascar qu’il faudra protéger.
A ce titre, la qualité des produits est primordiale. Toutefois, il semblerait que les changements climatiques et les menaces biologiques risqueraient de compromettre la culture de la vanille à Madagascar. On chercherait à développer de nouvelles variétés plus résistantes et résilientes en vue d’obtenir de meilleurs résultats.
Toutefois, il ne faut jamais oublier qu’il est crucial de protéger la réputation de la vanil­le de Madagascar. Il faudra éviter qu’on arrive à la production d’une vanille hybride ou d’une vanille de souche OGM (Organisme génétiquement modifié). La vanille naturelle de Madagascar a déjà une réputation bien établie.

Aimé Andrianina

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