Comme chaque année, les images des quartiers submergés, de familles déplacées et des élèves contraints de rester chez eux sont devenues tristement habituelles. Et pour cause, les fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale et ses environs ces derniers jours ont encore une fois mis en lumière la fragilité de notre système de prévention et de gestion des catastrophes naturelles.
Selon les informations relayées par la presse, dans le district d’Atsimondrano, le plus touché, des centaines de maisons ont été inondées, et certaines totalement détruites. Les rivières comme le Sisaony ont atteint des niveaux alarmants, provoquant des crues soudaines qui ont surpris les habitants en pleine nuit.
Au-delà des dégâts matériels et des vies bouleversées, ces intempéries ont aussi entraîné des conséquences directes sur le calendrier scolaire. Dès le lundi matin, la suspension des cours dans plusieurs circonscriptions scolaires a désorganisé de nombreuses familles. Parents et élèves n’ont été informés qu’à la dernière minute, une situation qui a entraîné des retards au travail et des difficultés pour ceux qui n’avaient pas prévu de solutions de garde pour leurs enfants.
Pourquoi un tel manque d’anticipation ? Les autorités savaient que de fortes pluies s’abattaient sur la capitale depuis le week-end. Pourtant, les décisions n’ont été prises au niveau des circonscriptions scolaires et des établissements scolaires qu’au dernier moment.
En tout cas, cette situation rouvre, comme chaque année dans de telle circonstance, le débat sur la pertinence du calendrier scolaire actuel. Depuis quelques années, l’année scolaire s’étale de mars à décembre, prolongeant ainsi la présence des élèves en classe en pleine saison des pluies. Certains parents et enseignants plaident pour un calendrier qui coïncide avec les grandes vacances avec les mois de janvier et février, période de pluies et cyclonique. D’autres continuent de défendre l’actuel calendrier, affirmant qu’il est mieux adapté au contexte malgache et à la durée des programmes scolaires. Un dilemme donc.
Mais le véritable enjeu ne réside pas uniquement dans le choix des dates scolaires. Il repose sur la question cruciale des infrastructures. Comment se fait-il qu’en 2025, la capitale continue de subir des inondations comme chaque année ?
La réalité est simple, le système d’assainissement de la capitale est défaillant, les zones inondables sont toujours habitées, et les infrastructures scolaires ne sont pas à la hauteur des exigences climatiques. Face à cette situation, une véritable réforme est nécessaire, non seulement pour adapter le calendrier scolaire, mais surtout pour repenser la prévention face aux risques d’inondations. Car si rien n’est fait, chaque saison des pluies continuera d’apporter son lot de désastres, et chaque année, nous nous retrouverons à écrire les mêmes chroniques d’une catastrophe annoncée. Et c’est dommage.
Rakoto