Période délicate pour les produits phares de Madagascar. D’après la dernière note de conjoncture de la Banque centrale, parue ce mois de février, les exportations de biens ont diminué en 2024. Ce repli touche en particulier les produits de rente tels que la vanille, le girofle, le nickel et le cobalt.
Selon la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM), les exportations de biens ont chuté de 17,2% par rapport à 2023. Cette baisse s’explique par la diminution des revenus issus de la vanille, du girofle, du nickel, du cobalt et des produits des entreprises franches. En particulier, les recettes de la vanille ont reculé de 15,4%, principalement en raison de la chute de 74,0% du prix moyen, malgré une hausse de 224,9% des volumes exportés. De même, les exportations de girofle ont diminué de 35,5%, en raison d’une baisse du volume de 31,0% et du prix de 6,5%, note la BFM.
Les exportations de nickel et de cobalt ont fortement reculé, enregistrant respectivement des baisses de 43,9% et 47,0%. Cette tendance s’explique par la diminution à la fois des volumes exportés et des prix moyens. Plus précisément, les expéditions de nickel ont chuté de 24,5%, tandis que son prix moyen a baissé de 25,7%. Pour le cobalt, le volume exporté a diminué de 30,7%, accompagné d’une contraction du prix de 23,6%. Par ailleurs, les exportations sous le régime de zone franche ont reculé de 5,3%, affectées par une baisse de 7,2% des volumes, malgré une légère hausse des prix de 2,0%.
Cependant, tous les produits de rente ne sont pas affectés par cette baisse significative, précise la BFM. Certains, comme le graphite et le cacao, ont enregistré de bonnes performances en 2024. Les recettes d’exportations de graphite ont également progressé de 26,1%, à la suite de la hausse du volume de 36,8%, tandis que le prix moyen a reculé de 7,8%. Les exportations de cacao en fèves ont bondi de 140,2%, en raison d’un renchérissement de 119,1% de son prix à l’international, ainsi que d’une hausse des commandes de 9,6%. Parmi les produits ayant échappé à cette période difficile figurent également les huiles essentielles. D’après la note de conjoncture de la BFM, les exportations d’huiles essentielles se sont accrues de 124,0%, tirées par une augmentation des commandes de 169,6% et ce, malgré un repli du prix moyen de 16,9%.
A l’inverse des exportations, les importations sont en hausse. Selon la BFM, elles ont progressé de 2,9% sur l’année, principalement en raison de l’augmentation des achats d’énergie (+3,5%), de biens de consommation (+11,5%), de matières premières (+2,4%) et des intrants pour les entreprises franches (+2,6%). Toutefois, certains produits ont enregistré des baisses, comme les biens d’équipement (-5,2%) et les aliments (-1,3%), avec une chute marquante pour le riz (-27,7%).
Nambinina Jaozara
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