Ratsimandrava bis

D’après les documents et témoignages liés à l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava, le concerné était trop sûr de lui pour ne pas augmenter l’effectif de ses gardes rapprochées. Ce qui, à bien des égards, ont permis aux snipers du camp adverse d’occuper l’endroit le plus stratégique pour tirer à bout portant sur son véhicule. Durant le reboisement à Andekaleka et d’autres événements auxquels assiste l’actuel président, il ne se rend sur le devant de la scène qu’une fois tous les dispositifs de sécurité mis en place. Un geste somme toute compréhensible, vu son statut et le rôle qu’il joue en tant que numéro Un du pays.
Qu’en est-il alors des responsables des collectivités territoriales décentralisées, et plus particulièrement les maires? Questionné de manière sarcastique pourquoi il n’avait pas d’escorte pour rentrer chez lui à 21h, un maire nouvellement élu et collègue de travail, bien connu dans d’autres domaines mais toujours au sein des médias, a répondu que les maires ne bénéficient pas de ce privilège. Mais voilà, l’assassinat de la maire d’une Commune rurale, vendredi, démontre la nécessité de renforcer la sécurité de ces élus qui sont les plus proches de la population. Car si ces élus veulent enclencher le véritable développement local, les résistants au changement les prennent forcément pour cibles privilégiées.
Madagascar a commémoré le 11 février, les 50 ans de l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava. Dix jours après, une maire qui venait d’être intronisée officiellement, et qui avait l’intention d’apporter du changement dans sa communauté, a perdu la vie dans des circonstances similaires. A se demander en tout cas, à qui profite le crime. Car l’assassinat de cette maire n’était certainement pas l’œuvre de bandits notoires, lesquels auraient assurément volé quelque chose si c’était le cas. Mais cette fois, ils n’ont fait qu’ôter la vie à cette infirmière devenue maire après la mort de son père, lui-même maire de la commune autrefois. La population veut du changement, mais elle ne peut rien faire face aux bandits en col blanc.

Rakoto

Partager sur: