La compagnie minière Base Toliara et la commission épiscopale Justice et Paix ont signé hier à Antanimena, un mémorandum d’entente (MoU). L’objectif est de renforcer l’intégration des enjeux fonciers, économiques et sociaux dans le projet minier. Soit une convergence d’intention entre les différentes parties, indiquant une ligne d’action commune.
«Ce partenariat se distingue des approches classiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en mettant l’accent sur les retombées concrètes pour les communautés locales », a assuré à cette occasion le directeur général de Base Toliara, Jean Bruno Ramahefarivo. Il a surtout indiqué que chaque acteur, y compris la population locale, devrait surtout ressentir les bénéfices du projet.
Par ailleurs, ce responsable de la société minière a insisté sur la nécessité d’intégrer l’expertise de la commission épiscopale, notamment pour traiter les questions liées aux acquisitions foncières, souvent sources de tensions. L’objectif est de garantir le respect des droits des propriétaires concernés et de veiller à une application stricte des lois et principes éthiques.
Mgr Benjamin Ramaroson, président de la commission Justice et Paix et non moins archevêque d’Antsiranana, a rappelé que « Madagascar regorge de ressources naturelles. Mais ces ressources ne deviendront des richesses que si elles bénéficient à tous et non à une minorité ». Il a également souligné le rôle de l’Eglise en tant qu’ « acteur de formation et de sensibilisation sur les enjeux économiques et sociaux liés à l’exploitation minière ».
Transparence et dialogue
Depuis 2018, Base Toliara a traversé plusieurs périodes d’incertitude, notamment une suspension en 2019. Après cinq ans de négociations, l’entreprise réaffirme son engagement en faveur de la transparence et du dialogue avec toutes les parties prenantes, y compris les opposants au projet. Le directeur général a exprimé la volonté de privilégier l’écoute et la discussion. « Nous ne recourons pas à la force, nous devons expliquer, écouter et travailler en toute transparence », a-t-il insisté.
L’Eglise, quant à elle, se positionne en garante de l’équilibre entre développement économique et bien-être collectif. « Si des irrégularités sont constatées, notre rôle est d’intervenir », a assuré Mgr Benjamin Ramaroson.
Cette signature constitue un pas de plus pour le projet minier. Après des années de démarches administratives et d’études, la compagnie minière devrait entamer la phase de construction d’ici le début de l’année 2026. L’extraction des premières ressources est prévue pour 2027.
Arh.