Un impératif. Il est un signe qu’on ne peut pas négliger afin de prendre en main notre destin. Tout comme une grande partie des pays en développement, Madagascar se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins en matière de partenariat. La récente décision de la Friedrich-Ebert-Stiftung de fermer son antenne locale en est une illustration. Elle s’ajoute directement aux inquiétudes déjà suscitées par la réduction des activités de l’Usaid. Ces deux événements majeurs ont montré la fragilité d’un système de financement basé en grande partie sur l’aide extérieure. A ce titre, elle nous rappelle l’urgence de prendre en main notre destin.
La FES est présente à Madagascar depuis les années 60 avec des interventions marquées par le développement du leadership des jeunes et la promotion d’un dialogue politique constructif, notamment à travers le Youth Leadership Training Program. Cependant, face à une baisse continue du financement public allemand, il a été décidé de fermer neuf bureaux internationaux, dont celui de Madagascar. Cette fermeture, qu’on le veuille ou pas, représente une perte non négligeable pour le tissu associatif.
A l’heure où se concrétise la disparition d’un de nos partenaires, conjuguée avec l’annonce de la réduction des activités de l’Usaid en Afrique, les conséquences ne tarderont pas à se faire sentir. C’est tout un monde qui sera concerné à travers des initiatives cruciales dans des secteurs tels que la santé, l’éducation, l’agriculture et le développement économique.
Face à ces changements, il devient plus qu’un impératif pour Madagascar de renforcer son autonomie. La leçon à tirer de ces annonces est claire : il est temps de se prendre en main et de ne compter que sur ses propres ressources. Ce genre de situation doit inciter les acteurs publics, tout comme les privés à œuvrer de concert pour développer des financements locaux car désormais nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Dure réalité, peut-être, mais c’est ainsi.
Rakoto