Pêches INN et trafics illicites: renforcer la sécurité maritime pour consolider la lutte

La sécurité maritime fait l’objet d’un séminaire de cinq jours au Radisson Blu à Ambodivona, qui s’est tenu depuis hier jusqu’au 28 février. Cet événement, lancé par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) réunit des représentants de dix pays de la région de l’océan Indien occidental pour discuter de la coordination régionale dans la lutte contre la criminalité transnationale en mer.
«Le trafic illicite de drogues, d’armes et la traite des êtres humains constituent une grave menace pour nos sociétés, sans oublier les pêches illicites, non déclarées et non réglementées (INN). Les vastes étendus de l’océan Indien, souvent non surveillées, permettent aux trafiquants d’opérer en toute impunité» a déclaré Claire Pieran­gelo, l’Ambassadrice des Etats-Unis à Mada­gascar lors de son discours.
Le ministre de la Pêche et de l’économie bleue, Paubert Mahatante a d’ailleurs mis en exergue l’importance de tel séminaire pour les pays riverains de la mer afin de discuter des mécanismes à mettre en place pour bien sécuriser les espaces maritimes. «Ce n’est que par nos efforts collectifs, le partage de renseignements et des actions coordonnées que nous pourrions protéger nos eaux, assurer la sécurité de nos populations et garantir la prospérité et la stabilité de nos pays et de notre région» a soutenu l’Ambassadrice Claire Pierangelo.

Faire face aux défis

Ce séminaire donnera l’occasion à une cinquantaine d’officiers et responsables chargés de la sécurité maritime issus des dix pays de l’océan Indien occidental, ainsi que des organisations régionales, internationales et des ONG de travailler de concert pour la conception de structures nationales et régionales pour faire face aux défis de la sécurité maritime. Les discussions se porteront sur les mécanismes visant à améliorer l’interopérabilité et à élaborer une Stratégie régionale de sécurité maritime dans le cadre du Code de conduite de Djibouti (DCoC). Les anciens élèves du CESA et les experts en sécurité maritime des Etats de l’océan Indien occidental ont affirmé que la pêche INN ainsi que la criminalité transnationale organisée constituent les principales menaces pour la sécurité maritime dans la région, soulignant les liens de plus en plus étroits entre ces défis. «Pour le cas de Madagascar, la sécurisation des espaces maritimes a connu une amélioration flagrante avec plus de matériel à la clé, passant de 2 bateaux de surveillance à 28 à l’heure actuelle», a affirmé le ministre Paubert Mahatante.
L’ambassadrice des Etats- Unis a également avancé l’immigration clandestine, motivée par les conflits, la pauvreté et la dégradation de l’environnement parmi les défis urgents dont il faut s’en préoccuper. Elle a tenu à préciser que les voyages périlleux entrepris par les migrants à travers des eaux dangereuses se terminent souvent par des tragédies. «Le renforcement de la sécurité maritime nous permet de mieux surveiller et gérer les flux migratoires, en veillant à ce que l’assistance humanitaire soit fournie là où elle est nécessaire, tout en empêchant l’exploitation par les trafiquants d’êtres hu­mains», a-t-elle insisté.

Jean Riana

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