Stratégie de sauvegarde du palissandre et de bois de rose: une reproduction végétative au cœur d’une recherche

Dans l’objectif de contribuer à la conservation du palissandre et de bois de rose, Tahiry Andrianilana Raveloarison, doctorante en sciences du végétal, au sein de l’école doctorale Science de la vie et de l’environnement (SVE) de l’Université d’Antananarivo, a mené une recherche portant sur la « Modélisation de la croissance et du développement de deux espèces de Dalbergia endémiques de Madagascar ». Interview.

*Les Nouvelles : Quand on entend parler du palissandre et de bois de rose, on pense la plupart du temps au trafic illicite alors qu’il s’agit d’un domaine scientifique très vaste…

– Tahiry Andrianilana Raveloarison : Le Dalbergia est un arbre appartenant à la famille des Fabaceae et pousse surtout dans les pays tropicaux comme l’Asie du Sud, l’Amérique centrale, l’Afrique et spécialement à Madagascar. Certaines de ces espèces sont connues sous le nom de «palissandre ou de bois de rose» et offrent un bois très prisé par les ébénistes. Le genre Dalbergia est par conséquent le plus précieux des bois classés dans la première catégorie des bois de forêts naturelles de Madagascar.

*Pourquoi avoir choisi ce thème ?

– La qualité des produits issus de cet arbre attire le monde entier, d’où l’augmentation de l’offre et de la demande. Certaines espèces de Dalbergia sont donc sérieusement menacées d’extinction à cause de l’exploitation abusive et de la destruction de leurs habitats. Dans le but de sauvegarder et de conserver les deux espèces de Dalbergia ciblées, j’ai choisi ce thème de recherche afin d’apporter plus d’information concernant l’écologie et la biologie de la reproductionde la plante cible.

*Quel est ainsi votre objectif ?

– Mon objectif est d’assurer la pérennisation de ces deux espèces dans son milieu naturel à travers une stratégie de propagation végétative, en utilisant des boosters na­tu­rels de rhizogenèse. Les plants de Dalber­gia issus de cette reproduction végétative, seront réintroduits dans la nature.

*Quels sont les impacts et les avantages environnementaux ?

– On s’attend à des impacts positifs sur l’écologie et la sauvegarde de la biodiversité ainsi que le renforcement de l’écosystème face aux changements climatiques. Sur le plan économique, la sauvegarde de ces deux espèces endémiques de Madagascar peut générer des sources de revenus à travers l’écotourisme. En effet, les jeunes plants de bois de rose ont une croissance et un développement très lent et ne sont exploitables avant plusieurs années. Quant aux avantages socioculturels, la réintroduction de ces deux espèces de Dalbergia dans la nature, peut valoriser le patrimoine naturel en sensibilisant la population locale à la préservation de la nature.

*Où en êtes-vous dans vos recherches, actuellement ?

– Actuellement, mes recherches sont en cours de finalisation, en 3e année de thèse de doctorat. Les boosters naturels de rhizogenèse utilisés ont donné des résultats significatifs et efficients pour la propagation végétative des deux espèces de Dalbergia cible. Nous avons obtenu de nouveaux plants de Dalbergia à partir d’une plante mère. Les résultats sont donc promoteurs pour élaborer une stratégie de conservation.

Propos recueillis par Sera R.

Partager sur: