Parmi les reproches adressés systématiquement aux hommes politiques, l’utilisation des résultats de recherches scientifiques dans la prise de décision. Pour en voir le cœur net, Volaravo Josie Dominique, directrice de la recherche et de l’innovation au sein du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a demandé, hier « Comment utilisez-vous concrètement au quotidien les travaux des chercheurs ou dans quelle mesure faites-vous appel aux travaux des chercheurs dans la prise de décisions politiques voire géopolitiques ? »
Cette question a été posée à trois panélistes au Novotel Alarobia, en l’occurrence le ministre de l’Environnement et du développement durable Max Andonirina Fontaine, l’ambassadeur de France à Madagascar Arnaud Guillois et le directeur général de la Fondation de l’innovation pour la démocratie le Pr Achille Mbembe. C’était durant la séance de questions-réponses dans le cadre du panel de haut niveau sur le thème « Biodiversité et coopération transnationale : quels enjeux pour la gouvernance et la durabilité dans l’océan Indien ? » modéré par Tiana Andriamanana, Directeur exécutif de l’ONG Fanamby.
Le ministre n’y est pas allé par quatre chemins pour répondre à cette question : « Si les politiques avaient écouté les scientifiques depuis 50 ans, on n’en serait pas là. Les scientifiques, de leur côté, sont trop compliqués dans leurs propos et ne vulgarisent et ne démocratisent pas assez les résultats de leurs recherches ».
Or d’après l’ambassadeur de France, à son arrivée à Madagascar, il lui a suffi d’écouter les chercheurs pour comprendre la dynamique des problèmes fonciers dans la Grande île sans avoir besoin de plusieurs ouvrages.
Concrètement, comme l’a indiqué le Pr Achille Mbembe, les pays développés ont suivi un modèle qui arrive désormais à son terme. « Dans l’effort de construire une justice climatique universelle, il est nécessaire d’imaginer un nouveau modèle où la divinité de tous est respectée. D’où l’importance d’une gouvernance planétaire reposant sur une nouvelle conscience planétaire », a-t-il proposé.
Et durant son intervention, le président de l’université d’Antananarivo le Pr Mamy Raoul Ravelomanana a indiqué : « Tant qu’il n’y a pas d’équité, il n’y a pas de durabilité dans un système social. Il faut un contrat social entre les parties prenantes. La prise de décisions communes doit être priorisée. »
A ce titre, le ministre a pris pour témoin le président de l’université pour justifier la collaboration étroite entre le Medd et les universitaires dans la formulation de divers projets de loi.
L. R.