Avant un drame

Ces derniers temps, l’attaque au couteau est devenue un mode opératoire fréquent dans les grandes villes du pays. Et bien souvent, les victimes ne s’en sortent pas indemnes. Soit elles subissent des blessures graves avec parfois une mutilation, soit l’issue de l’attaque est fatale.
Cela n’a rien à voir avec les attaques au couteau perpétrées par les islamistes radicaux dans divers pays de l’Europe. Si ces derniers agissent par conviction religieuse, ici c’est par intérêt qu’on attaque au couteau. L’objet convoité est dans la majorité des cas un téléphone portable.
Pour un simple téléphone, on n’éprouve aucune hésitation pour tuer quelqu’un. C’est dire que la vie ne vaut pas cher à Madagascar. Il arrive même qu’il s’agisse d’un téléphone de bas de gamme que l’on peut acheter pour quel­ques milliers d’ariary dans n’importe quel coin de rue.
Il se peut aussi que la perte d’une vie humaine n’aura servi à rien. En effet, si le téléphone est doté d’un code IMEI, personne ne voudra l’acheter car il sera toujours traçable et le repreneur sera considéré comme étant un receleur. De quoi faire réfléchir les éventuels acheteurs. Fi­nalement, le butin sera difficile à fourguer.
Un téléphone pour une vie ? On se demande bien si l’enjeu en vaut la chandelle. Mais pour certaines personnes, il est bien facile de prendre la vie de quelqu’un avec quelques coups de couteau. Pour ces personnes-là, les victimes ne se différencient pas d’un animal qu’on va achever à l’abattoir.
Bien sûr, la vente de couteaux est libre dans le pays. Mais tout de même, il ne faut pas permettre de les vendre n’importe où. Et pourtant, c’est ce qui se passe aujourd’hui. On trouve des vendeurs de couteaux un peu partout dans les rues de la capitale.
Ces couteaux sont exposés librement à portée de main de n’importe qui. Qu’est-ce qui empêcherait un forcené d’en prendre un et de commettre l’irréparable ? C’est un scénario qui peut arriver avec tous ces fous qu’on laisse déambuler librement. Des automobilistes ont déjà été victimes de ces fous.
Qu’on le veuille ou non, outre la famille de la personne aliénée (si on parvient à l’identifier), la Commune a certainement une part de responsabilité sur les actes répréhensibles de ces fous, qui, tout compte fait, figurent parmi les citoyens de la ville. On ne peut pas se permettre de laisser toutes ces personnes pas saint d’esprit faire ce qu’ils veulent.
Des décisions responsables doivent être prises au sujet de la gestion de tous ces fous qui circulent librement dans les rues de la capitale. Il faudra également que la vente de couteaux (de fabrication locale ou importés) soit mieux réglementée. Et tout cela, avant qu’on assiste à un drame.

Aimé Andrianina

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