Sur les 250 kg de cocaïne saisis à Nosy Be le 2 août 2024, une très grande quantité censée être détruite, aurait été détournée. Les rapports contradictoires émis par les enquêteurs sur place, ont éveillé le soupçon de la justice qui a ouvert une enquête approfondie. Un haut responsable de la gendarmerie nationale, un officier, six gendarmes et quatre civils, sont dans le viseur du Pôle anti-corruption qui va examiner l’affaire ce 10 mars.
Le 2 août 2024 à Nosy Be, devant la réception d’un hôtel à Ambatoloaka, deux suspectes ont été interceptées avec quatre valises remplies de cocaïnes réparties dans 56 colis, pour un poids total de 250 kg, selon les procès-verbaux établis par de la compagnie territoriale.
Trois jours après, c’est-à-dire le 5 août, les responsables locaux ont procédé à l’incinération des drogues saisies. « Mais il se trouve que les rapports dressés par les enquêteurs sur place comportent des contradictions quant à la quantité réelle de cocaïne détruite », a déclaré la Procureure générale du Pac d’Antananarivo, Elysée Rasoahanta, dans une vidéo officielle diffusée hier.
« Si au début,il a été rapporté que 250 kg de cocaïne ont été saisis, un autre rapport a mentionné 110 kg. Pour dire qu’il y a contradiction entre les rapports parvenus à la Justice qui a éveillé les soupçons des autorités. Suite à cela, l’Etat a dépêché une cellule de brigade mixte pour mener une investigation plus poussée à l’issue de laquelle des éléments de la gendarmerie sont fortement suspectés d’être les auteurs de ce détournement de drogues saisies », a-t-elle expliqué.
Actuellement, « certaines personnes impliquées sont actuellement placées en garde à vue » a fait savoir la Cour suprême. Cette dernière a pris la décision d’envoyer l’affaire devant le Pac qui va s’y pencher ce lundi.
« Corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir, sont étroitement liés à cette affaire. Parmi les principaux suspects, un haut responsable de la gendarmerie nationale, un officier, six gendarmes et quatre civils. La Cour a donc transmis le relais au Pac, l’organe compétent en la matière. Il est donc légitime que nous prenions l’affaire en main », a précisé la Procureure générale du Pac d’Antananarivo, Elysée Rasoahanta.
MRS