Tiens donc ! Une nouvelle affaire qui continue de faire des vagues car la confiance envers les forces de sécurité est une nouvelle fois mise à mal avec ce détournement de cocaïne impliquant des hauts responsables de la gendarmerie nationale à Nosy Be. L’onde de choc est d’autant plus forte que les faits révèlent des dysfonctionnements profonds au sein des forces de l’ordre, censées incarner l’intégrité.
Depuis hier, l’affaire se trouve sur la table du Pole anticorruption, qui doit désormais auditionner les prévenus et rendre justice. Les chefs d’inculpation sont lourds : détournement de marchandises saisies, détention de drogues illicites, corruption et trafics d’influence. Les fonctionnaires impliqués encourent jusqu’à vingt ans d’emprisonnement.
Cette affaire est un véritable coup dur pour la réputation d’un élément important des forces de sécurité qui fait déjà face aux défis liés à l’insécurité. Alors que les trafics de stupéfiants représentent un fléau croissant ces derniers temps, voir des agents des forces de sécurité protéger la société se transformer en trafiquants eux-mêmes est tout simplement inconcevable. Il appartient en tout cas à la justice de faire preuve d’une transparence pour rétablir la confiance des citoyens.
Très inquiétant encore, cette affaire met en lumière l’ampleur du trafic de cocaïne à Madagascar, devenu un point de transit entre certains pays producteurs et les Etats dans la zone de l’océan Indien. L’ONG Global Initiative avait déjà alerté sur ce phénomène préoccupant, qui, malheureusement, semble désormais enraciné dans notre réalité.
Cela étant, il est temps que les autorités étatiques prennent leurs responsabilités et engagent des réformes concrètes pour assainir les institutions et lutter efficacement contre la corruption. Pis encore, la sécurité publique ne saurait être assurée si ceux qui en sont les garants deviennent les premiers à trahir leur mission.
Rakoto
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