Kit de survie artistique : les boîtes des artistes malgaches exposées à l’AFT

L’Alliance française d’Antananarivo (AFT) accueille jusqu’au 15 mars une exposition collective inédite, fruit de la collaboration entre l’artiste français David Hurstel et une dizaine d’artistes malgaches. Initié en février dernier, le projet « Kit de survie artistique » a invité ces créateurs à explorer les notions de résilience et d’adaptation à travers la création d’œuvres originales.

Dès son arrivée à Ma­dagascar en février, Hurstel a partagé sa vision en exposant des boîtes créées par des artistes et des citoyens du monde entier, venant de pays aussi divers que la Palestine, le Cuba, l’Allemagne, la France et la Belgique. Le vernissage de cette exposition a été l’occasion pour Hurstel d’expliquer le concept de son projet aux artistes malgaches présents. Ces derniers ont ainsi eu un mois environ pour créer leur propre boîte, à leur manière. Parmi les œuvres présentées, celle du cinéaste Roland Ramanana, intitulée
« Hier », a particulièrement retenu l’attention. Sa boîte est un voyage dans le temps, rem­plie de pièces qui évoquent son enfance : billes, élasti-ques, emballages de bonbons utilisés comme monnaie. A côté, il a placé un QR Code et quand on le scanne, une vidéo sur ces jeux d’enfance apparaît dans le téléphone.
« J’avais beaucoup de choses à présenter mais une boîte ne pourrait pas le contenir, c’est pour cette raison que j’ai intégré ce QR Code », a expliqué Joey Aresoa, poétesse, slameuse, écrivaine et peintre, ayant aussi participé à ce projet. Elle a aussi présenté une boîte avec un QR Code qui ramène le public dans son univers de sérum expérimental où ses souvenirs, son âme d’enfance y sont stockés.

Une mémoire culturelle

Par ailleurs, d’autres ar­tistes de différents styles étaient aussi présents. Des slameurs, illustratrices, une maquettiste… des associations comme Plum’art ou Tetikasa Kanto Manabe… des ONG comme Teach for Madagascar… ont tous partagé leurs œuvres. « Chaque boîte a son histoire et garde un mémoire culturel de chaque pays », d’après Emmanuel Lainé, directeur général de l’AFT lors du vernissage, hier. En effet, Ampelagie, photographe et écrivaine a présenté sa boîte baptisée « Ny any aminay » qui signifie « Chez nous ». Elle a dévoilé sa maison familiale à la campagne avec une marmite, un chapeau en raphia, une bouteille de miel…« Au fait, je voulais représenter une pièce, dans une maison traditionnelle. La cuisine est importante pour nous les Malgaches et est aussi l’endroit où l’on passe le plus de temps. Ces éléments, le riz rouge, le miel, l’argile, le raphia, sont tous des objets qui me marquent et qui me rappellent Ma­dagas­car », explique-t-elle. Sa boîte est à la fois personnelle et universelle, car de nombreux foyers malgaches à la campagne partagent le même style de cuisine.
Par ailleurs, David Hurs­tel a également présenté « Kit de survie artistique » à Antsi­ranana et Mahajanga, emportant avec lui une sélection de boîtes qui sont désormais exposées à l’AFT. De plus, des élèves du LMA et des apprenants de l’AFT ont également contribué à l’exposition, présentant leurs propres créations. Après son séjour au pays, David Hurstel prévoit de faire voyager certaines boîtes à travers le monde, avec des expositions prévues au Japon, au Venezuela et dans d’autres pays. … « Je vais les photographier et les mettre sur le site du parlement des arts », a-t-il conclu.

Holy Danielle

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