L’affaire de détournement de cocaïne à Nosy Be continue de défrayer la chronique. Ce qui n’étonne pas étant donné que cette affaire met en cause directement plusieurs éléments de la gendarmerie en fonction dans l’île aux Parfums.
Compte tenu de la gravité de l’affaire, la procureure générale du Pac (Pôle anticorruption) a décidé de placer les inculpés sous mandat de dépôt à la Maison de force de Tsiafahy afin de s’assurer de leur comparution devant la justice. Mais ce n’est pas un cas propre à Madagascar.
Un cas similaire s’est produit en Côte d’Ivoire. La justice ivoirienne a récemment condamné plusieurs hauts responsables de la gendarmerie pour leur implication directe dans un vaste trafic de drogue (de la cocaïne également). Ils avaient aussi détourné une partie d’une importante saisie de cocaïne.
Dans cette affaire étaient impliqués, entre autres, un ancien commandant de la cellule antidrogue ainsi que le chargé de la lutte contre le trafic de stupéfiants. Autrement dit, il s’agissait de personnalités qui savaient très bien de l’aspect frauduleux de leur acte.
Il va sans dire que les gendarmes malgaches sont dans le même cas de figure. Ils savaient très bien ce qu’ils faisaient. Ce sont des fonctionnaires qui ont étudié le droit. Mais la tentation de s’enrichir rapidement était trop forte pour qu’ils parviennent à y résister, même quand il s’agit d’un acte illégal.
De tels actes ne se déroulent pas uniquement dans le monde de la drogue. Tout ce qui peut faire l’objet d’un trafic illégal est susceptible de couvrir des interventions non légales de représentants de la loi « ripoux ». Qu’il s’agisse de l’or, de bois précieux… et même de trafic de personnes, tout y passe.
Cela montre à quel point le pouvoir de l’argent peut entraîner ceux qui sont censés appliquer la loi arrivent à l’enfreindre. Toutefois, on ne peut pas exclure le fait que le véritable commanditaire de la drogue, ayant les bras suffisamment longs, leur ait « demandé »
d’agir ainsi.
Effectivement, compte tenu de l’importance de la quantité de drogue saisie (environ 250 kilos de cocaïne, d’une valeur représentant plusieurs dizaines de milliards d’ariary sinon plus), on peut croire que le véritable « propriétaire » de la marchandise a cherché tous les moyens pour récupérer sa marchandise.
Il est connu que ce ne sont pas les gendarmes qui ont pris l’initiative d’importer cette drogue Mais ils avaient pensé que l’opportunité se présentait pour réaliser une « affaire » juteuse. Ce ne sont pas les cas de corruption qui manquent à Madagascar. Comme on le dit souvent, c’est l’occasion qui fait le larron.
Aimé Andrianina