Mars en avant et après ?

Comme lors des précédentes éditions, la journée du 8 mars a été célébrée pendant une semaine, comme il se doit, en grande pompe et haut en couleur. Les femmes ont été à l’honneur et sous le feu des projecteurs dans leur plus bel apparat. Une fois de plus, l’occasion a été trop belle pour faire entendre leur voix, réclamer le respect de leurs droits et l’égalité des genres.
C’était une célébration digne de ce nom, annonçant comme à l’accoutumée de belles perspectives pour l’avenir et suscitant des espoirs de changement réel. Mais, il y a toujours un mais, car à coup sûr l’année prochaine, on va encore entendre les mêmes rengaines et revendications avec une intensité accrue, signe que l’objectif n’est pas encore atteint.
Certes et c’est indéniable, des progrès ont été réalisés au cours de ces dernières décennies. Dans les secteurs traditionnellement réservés aux hommes, on voit de plus en plus de femmes s’y lancer. L’on sait que plus de la moitié des membres du Pôle anti-corruption (Pac) sont des femmes. Et des femmes constituent la majorité du staff de la Présidence de la République.
Mais il semblerait que cela ne soit qu’une minorité. La plupart de celles qui ont défilé le 8 mars font partie de diverses associations féminines. Malheureusement, une grande majorité a indiqué ne pouvoir sortir et s’exprimer que lors de cette seule date de l’année. C’est leur moment.
Combien de femmes ont des postes décisionnels dans le pays, combien de femmes sont proposées comme candidates par leurs partis respectifs lors des élections, mais au-delà de cela, combien de femmes ont leur mot à dire dans leurs familles respectives. Respect de l’homme exige, mais surtout de la culture.
Comment donc valoriser la femme dans une société patriarcale, pour qu’elle soit traitée sur un même pied d’égalité que l’homme ? Au-delà de la célébration annuelle de la journée internationale des droits de la femme le 8 mars, d’autres actions pourraient aussi être organisées toute l’année pour une meilleure sensibilisation au sein de la population masculine et féminine. « Derrière un grand homme se trouve une femme », dit-on souvent.
Il serait peut-être temps de pousser cette femme au-devant de la scène et lui faire prévaloir réellement ses droits. Auquel cas, le 8 mars ne serait plus qu’une simple célébration ou commémoration.

T.N

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