Depuis plusieurs années, l’Ariary a perdu de sa valeur face à l’Euro, mettant en lumière les déséquilibres structurels entre les économies de la zone Euro et celle de Madagascar. Cette situation soulève des enjeux importants, allant de la dépendance économique aux importations jusqu’aux politiques monétaires et fiscales en vigueur. Examinons de plus près les dynamiques de cette relation monétaire et les perspectives qui s’offrent à Madagascar.
L’Euro, une monnaie forte dans un environnement global instable
L’Euro tire sa force de la solidité des économies européennes, qui bénéficient d’infrastructures robustes, d’une diversification économique et d’une gestion monétaire rigoureuse. La Banque Centrale Européenne (BCE) a su faire face à des crises successives, comme la pandémie de Covid-19 et les récents défis géopolitiques, en ajustant les taux d’intérêt et en mettant en place des mesures de soutien à l’économie.
Malgré les tensions sur le marché de l’énergie et une inflation record, l’Euro parvient à maintenir sa position grâce à la résilience des marchés européens et à l’attractivité de ses institutions financières. Cette stabilité contraste fortement avec la situation de l’Ariary.
L’Ariary sous pression : entre inflation et dépendance aux importations
À Madagascar, l’Ariary a subi une dévaluation presque constante. Plusieurs facteurs expliquent cette situation.
D’abord un déficit commercial chronique. En effet, l’économie malgache dépend fortement des importations pour ses besoins essentiels, notamment alimentaires et énergétiques. Cela exerce une pression continue sur les réserves en devises étrangères.
Ensuite une inflation élevée : les fluctuations des prix mondiaux des produits de base, combinées à une faible production locale, aggravent l’inflation et réduisent le pouvoir d’achat des ménages.
De son côté, la Banky Foiben’i Madagasikara essaie de maintenir l’Ariary stable malgré les difficultés économiques mondiales et les problèmes internes.
Les impacts sur l’économie malgache
La situation de l’Ariary par rapport à l’Euro a des conséquences importantes affectant diverses parties de l’économie comme les secteurs alimentaire et les équipements d’usine deviennent très coûteux. Les paiements en monnaie étrangère deviennent plus coûteux car celle locale perd de la valeur. Et investir devient moins attrayant en raison des changements de valeur monétaire et des risques qui effraient les étrangers.
Quelles solutions pour Madagascar ?
La lutte contre ces difficultés peut stimuler l’influence de l’Ariary et améliorer la vigueur économique de Madagascar.
Il faudrait ainsi investir dans des domaines comme l’agriculture, l’énergie propre et les travaux en ligne qui peuvent rapporter de l’argent de l’extérieur et produire plus à vendre. Améliorer les infrastructures telles que les routes, l’énergie et les lignes téléphoniques peut soutenir les affaires et faire économiser de l’argent. Lutter contre la corruption et donner de la visibilité à l’environnement des affaires peut également aider les potentiels investisseurs à croire au système.
Les perspectives
En dépit des défis, Madagascar bénéficie de nombreux avantages majeurs : une population jeune et active, une richesse naturelle considérable et un emplacement stratégique dans l’océan Indien. Cependant, pour tirer parti de ces avantages, il faut une approche stratégique sur le long terme.
Sur le plan international, promouvoir l’intégration régionale et consolider les partenariats économiques pourraient ouvrir de nouvelles perspectives pour la nation. Ainsi, grâce à des réformes audacieuses, l’Ariary pourrait retrouver sa stabilité et participer à une croissance pérenne pour Madagascar.
Pour conclure, le comportement de l’Euro par rapport à l’Ariary reflète une réalité économique complexe. Tandis que l’Europe demeure robuste par le biais de fondamentaux forts, Madagascar est confronté au défi de convertir ses points faibles en opportunités. C’est seulement par la combinaison d’efforts internes et de partenariats internationaux que l’Ariary pourra regagner une compétitivité accrue sur le marché monétaire global.
Rakotoarisoa Andriatahina
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