En marge de la célébration de la journée internationale de la Francophonie, hier au Lycée moderne Ampefiloha, la ministre des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, a donné des précisions sur le programme du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission de l’océan Indien (COI), marquée par la présence d’Emmanuel Macron.
Beaucoup se demandent si l’épineuse question des îles Eparses sera abordée lors du sommet de la COI. A ce sujet, Rasata Rafaravavitafika a souligné que comme il s’agit d’une rencontre entre les chefs d’Etat et du gouvernement de l’océan Indien,axée sur la «Sécurité et souveraineté alimentaire : vers le développement du marché de l’Indianocéanie», les affaires bilatérales ne figurent pas dans le programme.
Même si la ministre ne l’a pas directement abordé, ce sommet n’est pas destiné à régler les différends entre les Etats membres. Autrement dit, les îles éparses au centre d’un bras de fer entre Madagascar et la France, ne seront pas à l’ordre du jour. Cela rentre plutôt dans le cadre d’une négociation bilatérale.
Toutefois, Rasata Rafaravavitafika n’écarte pas l’idée que la visite d’Emmanuel Macron à Madagascar, serait une occasion de jeter un regard rétrospectif sur la coopération bilatérale passée, en cours et future, avec son homologue, le président malgache, Andry Rajoelina. Est-ce que les négociations sur la restitution des îles Eparses au point mort, vont-elles reprendre ? Là est toute la question.
Dans une interview accordée au Figaro en octobre 2024, le président de la République, Andry Rajoelina a réaffirmé haut et fort que les îles éparses sont malgaches. Il a exhorté les autorités françaises à prendre le taureau par les cornes en examinant sérieusement les solutions possibles pour parvenir à leur restitution. Par ailleurs, il a souligné qu’il est le seul chef d’Etat malgache à avoir osé réclamer officiellement ce territoire à la France.
Francophonie et éducation
A l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, la ministre Rafaravavitafika a évoqué les bénéfices tirés de la coopération avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dont Madagascar est membre fondateur. Les projets soutenus par l’OIF profitent aux universités, aux opérateurs économiques et à la société civile voire différentes personnes (femmes, enfants…)
Cette année, la célébration a été axée sur l’éducation. «L’éducation est l’essence même d’une personne», a-t-elle insisté, parmi les priorités du président Rajoelina, qui valorise ce précepte en misant sur les infrastructures scolaires et universitaires pour promouvoir l’éducation. Il n’y a pas de développement possible sans éducation, a martelé la cheffe de la diplomatie malgache.
«Le français, langue diplomatique et vecteur de savoir, incarne notre engagement pour une éducation inclusive et un capital humain valorisé. Madagascar œuvre sans relâche pour promouvoir la diversité linguistique et l’autonomisation des femmes, comme en témoigne le programme “Francophonie avec Elles”, a ajouté Rasata Rafaravavitafika.
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux, Thani Mohamed-Soilihi, actuellement en visite à Madagascar, a évoqué les liens historiques, économiques, culturels gagnant-gagnant entre les deux pays.
«Je suis venu faire une visite sur terrain en préparation du Sommet de la COI en amitié, en voisin et en frère», a-t-il déclaré. Il a alerté sur les difficultés de la sécurité alimentaire, importante pour l’avenir des générations futures : «Si on n’assure pas la nutrition dès le bas-âge, l’avenir ne vaut même pas d’être réfléchi», selon ses dires.
F.M