Savoir séparer le bon grain de l’ivraie

Comme chaque an­née, cette semaine, on va procéder à la commémoration des évènements du 29 mars 1947. C’est une date qui a toute son importance dans l’histoire de Madagascar. Et bien évidemment, on continuera toujours à commémorer ces évènements même dans 100 ans et plus.
78 ans sont passés depuis ces évènements. Et bien évidemment, ce sera une occasion pour honorer les an­ciens combattants qui sont encore en vie actuellement. Mais au­jourd’hui, il existe une polémique sur l’existence encore ou non
de véritables anciens com­battants.
La question se justifie parce que, pour de nombreuses raison et pour des intérêts personnels, de nombreuses personnes prétendent être d’anciens combattants des évènements de mars 1947. Et il y en a encore beaucoup. Forcé­ment, il y a beaucoup d’usurpateurs.
On ne va pas dire qu’il n’y en a plus. C’est sûr qu’il y a toujours des survivants qui ont vécu ces évènements. Une personne âgée de 15 ans à cette époque doit avoir aujourd’hui 93 ans. Or, il y a plusieurs centenaires à Madagascar. Pour cette raison, la vraie question est : Ont-ils vraiment combattu ?
Un vrai combattant est celui qui a participé, directement ou indirectement, à cette lutte de libération nationale en pleine conscience des risques et des objectifs de la lutte. La participation à la lutte peut être indirecte quand il s’agit, entre autres, de fournir des informations aux combattants nationaux.
Les vrais combattants sont ceux qui se sont insurgés contre la puissance coloniale. Il ne s’agit pas seulement de prendre une arme entre les mains. Il y a une multitude de ma­nières de le faire mais on ne pourra jamais les énumérer toutes. C’est pourquoi il est difficile de distinguer les vrais combattants de ceux qui ne le sont pas.
De toutes les façons, la grande erreur à ne pas faire et de considérer que tous ceux qui ont vécu pendant ces évènements, quel que soit leur âge, peuvent être considérés comme étant d’«anciens combattants». De nombreuses personnes ont été entraînées dans ces évènements accidentellement.
De plus, à cette épo­que, il y avait également beaucoup de Malgaches qui ont servi consciemment les intérêts du pays colonisateur. On ne peut pas nier cela. Comme toujours, dans ce type de conflit, il y a toujours des traîtres qui trahissent leur pays pour des raisons que parfois la raison ignore.
Savoir distinguer les véritables « anciens com­battants » de ceux qui ne le sont pas et qui s’adjugent une telle considération doivent quitter le rang car c’est faire injure aux vrais combattants qui ont donné leur vie dans cette lutte. Il faut savoir séparer le bon grain de l’ivraie.

Aimé Andrianina

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