Etre présents sur tous les fronts

On l’avait annoncé depuis quelques mois : l’invasion acridienne va présenter un grand danger pour le pays si on ne met pas en place les dispositifs requis pour lutter efficacement con­tre ce fléau. Effective­ment, l’invasion acridienne est un fléau pour Madagascar et cela de­puis des décennies.
L’éclosion massive de larves de criquets migrateurs laissait prévoir une dégradation certaine de la situation acridienne dans le pays dans les semaines et mois à venir. Et ce qui devait arriver est arrivé : la situation acridienne est devenue alarmante aujourd’hui.
On peut se demander pourquoi n’a-t-on pas pris les mesures appropriées à temps ? Par manque de moyens ou bien que le danger n’a pas été pris au sérieux, donc sous-estimé ? Atten­dre que la situation empire pour intervenir est l’un des principaux défauts des décideurs.
Toujours est-il que les criquets pèlerins n’attendent pas pour infester d’autres zones. Pour cette raison, il faut savoir profiter de la pause cyclonique ainsi que la suspension des fortes pluies pour procéder à des épandages aériens soutenus de pesticides pour lutter efficacement contre les criquets migrateurs.
Il faut espérer que cette pause soit suffisamment longue pour permettre d’avoir recours à l’épandage de pesticides par voie aérienne. La conjugaison de la pluie avec le vent rend inefficace l’intervention aérienne dans la mesure où la précision fera défaut. Ce sera alors de l’argent perdu pour rien.
Seule l’intervention aérienne permettra de traiter des zones relativement importantes en un minimum de temps. Mais aura-ton suffisamment les moyens financiers, humains et matériels pour le faire ? C’est une question à la­quelle il faudra répondre avant de prendre n’importe quelle décision.
Le traitement des zo­nes infestées sera de plus en plus difficile après les derniers cyclones ainsi que les fortes pluies récentes. Les déplacements au sol pour atteindre les zones infestées et qui n’ont pu être traitées par voie aérienne seront quasiment impossible car difficilement accessibles.
Le véritable souci est le fait que c’est un nouveau problème qui s’ajoute à d’autres auxquels on doit faire face. Déjà, on est obligé de porter assistance aux nombreux sinistrés un peu partout à Madagascar suite aux cyclones qui se sont succédé et les dernières fortes pluies.
Par ailleurs, on va devoir procéder à la réhabilitation des nombreuses infrastructures routières qui ont été fortement endommagées pour les mêmes raisons afin de permettre la circulation des personnes et des marchandises. Dans ces con­ditions, il faudra être présent sur tous les fronts.

Aimé Andrianina

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