C’est bien compréhensible

Les conditions de vie actuelles dans le pays sont tellement difficiles que certaines per­sonnes, particulièrement des femmes, arrivent à faire n’importe quoi pour essayer de s’en sortir. Cela ne se passe pas seulement dans le pays, mais aussi à l’étranger. Tout récemment, de nombreuses femmes malgaches ont été impliquées dans des affaires scabreuses dans différents pays.
Tout dernièrement, au Cameroun, des femmes malgaches se sont fait piégersuite à des offres d’emploi pub­liées en ligne promettant un avenir professionnel radieux. Mais c’était loin d’être le cas. Ces offres ont probablement été lancées par un réseau de traite d’êtres humains qui destinait certainement ces fem­mes à la prostitution.
A l’île Maurice, c’est tout un réseau de prostitution malgache qui vient d’être démantelé. Des femmes malgaches y exerçaient l’un des plus vieux métiers du monde, volontairement ou non. Toujours est-il que ce travail s’exerçait dans un cadre illégal. Et c’est en toute logique qu’elles ont été arrêtées.
On ne manquera pas non plus de parler de ces nombreuses femmes mal­gaches qui ont été recrutées pour devenir gens de maison dans certains pays du Moyen-Orient mais qui, finalement ont été réduites à un semi esclavage. Et pour faire le tour du monde, citons ces cas de mariage forcé en Chine où de jeunes filles malgaches ont été envoyées pour épouser de vieux Cchinois.
Cela s’explique par le fait que ces femmes veulent profiter de la moindre opportunité pour trouver du travail ail­leurs afin de fuir la pauvreté, l’insécurité… sur place. En leur faisant miroiter tous les avantages qui les attendent là-bas, ces trafiquants d’êtres humains les faisaient quitter leur pays, leurs proches, dans l’es­poir de trouver mieux ailleurs et vivre dans le bonheur.
En agissant ainsi, il est clair que ces femmes ont été des proies faciles pour les rabatteurs qui leur promettent monts et merveilles. Et beaucoup tombent encore facilement dans le piège en dépit des mauvaises ex­périences vécues par celles qui les ont précédées. Mais après, il est trop tard pour tout regretter.
Bien évidemment, ces faits ternissent l’image du pays. Mais tant que les conditions de vie ne changeront pas dans le pays, il y aura toujours des femmes (et certainement aussi des hommes) qui tenteront l’aventure malgré tous les risques qu’elles encourent. Pour certaines, c’est un choix entre la vie et la mort, il n’y a pas d’autres alternatives.
Ce qui n’étonne pas quand on sait que Mada­gascar est classé à la 123 ème place sur 143 pays dans le monde dans le « World happiness report (WHR) 2024 » de l’Orga­ni­sation des Nations Unies (ONU). Ce qui veut dire qu’on est encore bien loin de vivre dans le bonheur dans le pays. Ainsi, si les femmes agissent ainsi, c’est bien compréhensible.

Aimé Andrianina

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