Rien n’est plus difficile que d’essayer de convaincre celui qui ne veut rien entendre. C’est ce à quoi est actuellement confrontée la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) face aux marchands ambulants et ceux qui se sont installés un peu partout le long des trottoirs de certaines rues d’Analakely.
La CUA a toutes ses raisons de se montrer intransigeante vis-à-vis de ces marchands dans l’objectif d’assainir la Capitale suivant le principe : la rue aux automobilistes, les trottoirs aux piétons et les marchés aux marchands. Mais ces derniers ne veulent rien entendre tout en engageant un bras de fer avec la Commune.
Il faut savoir que la CUA vient de bénéficier de financements de la part de ses partenaires financiers telle que la Banque mondiale, la coopération allemande (GIZ) et l’Agence française de développement (AFD). Ces financements portent sur deux grands projets, concernant, entre autres, 64 km de canaux d’évacuation d’eau ainsi que le remplacement des grandes buses.
Ces travaux sont vitaux pour la capitale qui, chaque année, pendant la période des pluies, est exposée à des risques d’inondations. Les dernières fortes pluies l’ont prouvé. Or, les travaux vont incessamment débuter (au mois de mai). Et pour que les travaux puissent se dérouler normalement, il faut organiser la circulation dans la capitale.
Nul n’est besoin de parler des difficultés rencontrées par les automobilistes pour circuler dans les rues de la capitale. A cause de tous ces vendeurs sur les trottoirs, les piétons sont obligés de descendre dans la rue, encourant ainsi, à tout moment, le risque de se faire écraser. Et si jamais, un tel cas survenait, le conducteur peut subir les conséquences d’une vindicte populaire. Mais à qui la faute ?
Il est évident qu’on ne peut pas sacrifier le confort et surtout la sécurité de toute la population tananarivienne qui est à chaque fois remise en question par les cataclysmes naturels. Et cela, juste dans l’intérêt de quelques commerçants qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels.
D’autant plus que la CUA a déjà attribué à ces commerçants frondeurs de nouveaux espaces toujours à Analakely (entre les pavillons et l’esplanade). Donc leur déplacement est relativement insignifiant. Mais toujours est-il que ces marchands ne veulent rien entendre et refusent d’aménager vers ces nouveaux emplacements qui leurs sont attribués.
Ainsi, ils exigent qu’on les laisse là où ils étaient auparavant, c’est- à-dire, occuper les trottoirs. Mais comme la CUA reste inflexible sur sa décision de remettre de l’ordre dans la capitale – ce qui est tout à fait légitime -, afin de redonner à la ville des Mille son lustre d’antan, on assiste à un véritable dialogue de sourds.
Aimé Andrianina