Afin de marquer la célébration de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le Mouvement pour la différence (ex-Autisme Madagascar), luttant pour l’élimination de toute forme de discrimination à l’encontre des personnes différentes ou en situation de handicap (PSH), a présenté hier à l’hôtel Le Louvre Antaninarenina, les résultats de son étude sur le plaisir, la santé sexuelle et reproductive des PSH à Madagascar.
Une initiative qui a été réalisée au niveau des cinq régions d’intervention du projet « M’iray », à savoir, Antsiranana, Toamasina, Morondava, Fianarantsoa et Antananarivo.
Selon cette étude, les blocages les plus fréquents sont les tabous culturels et normes sociales, rendant ainsi difficile la discussion sur le plaisir et la santé sexuelle des PSH. Il y a également la stigmatisation et la discrimination sociétale, qui limitent leur accès aux soins et à l’éducation sexuelle, les interdictions parentales ainsi que l’absence des centres médicaux qui leur sont adaptés et le manque d’informations et d’éducation, surtout dans les provinces d’Antananarivo, Fianarantsoa et Antsiranana. « Déjà la sexualité demeure un sujet tabou pour la majorité des Malgaches et la question de la santé sexuelle et reproductive des PSH l’est encore plus », a fait remarquer Maitre Arlette Rafanomadio, une des panélistes de discussion sur l’étude après sa présentation.
Une évolution notable
Malgré cette situation, le Mouvement pour la différence a noté qu’une évolution notable des connaissances a été observée après les formations dispensées dans le cadre du projet M’Iray. Il a noté une progression de 2,8/5 à 3,7/5 du côté santé sexuel, de 2,7/5 à 3,8/5 sur la santé reproductive, de 2,6/5 à 3,7/5 sur les droits sexuels et reproductifs ainsi qu’une progression de 2,8/5 à 5/5 sur la connaissance des PSH en matière de SSR.
« Grâce au projet M’Iray, des centaines de PSH et de donneurs de soins ont été formés sur les thématiques de la santé sexuelle et reproductive », a fait savoir la présidente du Mouvement pour la différence, Mbolatiana Raveloarimisa. Les formations ont permis de lever les tabous et favoriser un dialogue ouvert sur le plaisir et la santé sexuelle des PSH, de renforcer les capacités des donneurs de soins pour une meilleure prise en charge ainsi que d’encourager leur autonomisation en leur donnant l’accès aux informations essentielles sur leurs droits.
Sera R.