Repères juridiques: « Nifin’Akanga » a sorti un guide de prise en charge des victimes de viol

Le mouvement féministe « Nifin’Akanga », luttant exclusivement contre toutes formes de violences faites aux femmes ainsi que pour leurs droits, a sorti hier un guide d’orientation à l’intention des victimes de viol et d’inceste. Cet ouvrage est réalisé à partir des études menées par le mouvement sur l’avortement à Madagascar, à travers son projet « Farimbona ».
« Ce qui va fournir aux victimes ou à leurs familles des repères juridiques et un accès aux ressources disponibles », a indiqué le membre fondateur du mouvement, Mbolatiana Raveloa­rimisa, en marge de la présentation de cet ouvrage hier à l’hôtel Le Louvre Antaninarenina.
A cela s’ajoute un autre guide pratique intitulé « Boucliers de la justice », conçu pour renforcer les connaissances et compétences des acteurs engagés dans la défense des droits humains ainsi qu’une revue regroupant six études approfondies sur les droits et réalités des femmes face aux enjeux de la santé sexuelle et reproductive.
Cette présentation a été suivie d’un échange avec des panélistes issus de divers horizons, dont des activistes, juristes, professionnels de la santé et représentants de la société civile, avec comme objectif identifier les obstacles, évaluer les avancées et les perspectives d’un mouvement communautaire en faveur de la légalisation de l’interruption sécurisée de grossesse à Madagascar.

Projet « Farimbona »

Face à la recrudescence des viols et des incestes actuellement, « Nifin’Akanga » a lancé le projet « Farimbona » pour légaliser « l’Interruption sécurisée de la grossesse (ISG) » à Madagascar. Une initiative soutenue par Amplify Change, une ONG anglaise qui finance des projets axés sur les droits à la santé sexuelle et reproductive. Pour ce faire, « Nifin’Akanga » prodigue une éducation citoyenne, notamment communautaire, afin d’inciter au changement de comportement social en faveur l’ISG.
Selon une étude menée par le mouvement en 2021, au niveau des chefs-lieux des six provinces de Madagascar, la première complication due à l’avortement insécurisé est l’hémorragie avec un taux de 46,3%, dont 28% sont les perforations de l’utérus et les comas, 8% des infections graves et 7% duesà la rétention placentaire. Suite à ces complications, 7% des femmes avortées ont trouvé la mort. 36,1% des avortements se déroulent auprès des centres de santés privés si 11,4% se passent dans des centres de santés publiques.

Sera R.

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