A cette approche des fêtes pascales, certains détenus condamnés à plusieurs années de peine, notamment à plus de cinq ans, sont totalement délaissés par leurs proches et familles, selon les témoignages d’un Chef d’établissement (CE) pénitentiaire.
« En général, ce détachement se fait progressivement », a-t-il souligné. Selon ses explications, après les visites et les ravitaillements quotidiens durant les deux à trois premiers mois, l’assistance s’espace ensuite avec des visites mensuelles durant la première année, et uniquement les jours de fête l’année suivante. A partir de la troisième année de détention, les visites deviennent de plus en plus rares, même durant la période de Noël ou de Nouvel An. « Pour subsister, ces détenus offrent leurs services aux autres qui en ont les moyens, la plupart comme cuisinier », a indiqué le notre source.
L’association Bohra à la rescousse
Heureusement qu’il y a les généreux donateurs qui interviennent toujours durant les périodes de fêtes. En effet, grâce à une collaboration entre la Direction des affaires sociales (DAS) de la Présidence et l’association Bohra, une distribution de denrées alimentaires, composées essentiellement de riz, de céréales, d’huile, de nouilles et de charbon de bois à 5.000 détenus, s’est déroulée à Antanimora le week-end dernier. En comblant ces besoins fondamentaux, les donateurs espèrent ainsi favoriser un environnement plus humain et faciliter la future réinsertion des prisonniers dans la société, reconnaissant que la réhabilitation passe aussi par un soutien psychologique et social concret. « J’invite tout un chacun à toujours soutenir les détenus, pour qu’ils ne deviennent pas d’éternels marginaux de la société », lance le CE d’Antanimora à cette occasion.
Sera R.