Faire d’une pierre, deux coups

La lutte contre la Pêche Illégale, Non Déclarée et non Règle­mentée (INN) se durcit à Madagascar. Cela se comprend car à cause de ces pêcheurs illégaux, chaque an­née, le pays est spolié d’importantes recettes de pêche qui devraient lui revenir. Et les pêcheurs artisanaux ne sont pas en reste.
Ces derniers sont directement concurren­cés par les pêcheurs illégaux qui disposent de matériels de pêche de loin bien meilleurs par rapport à ceux utilisés par les pêcheurs artisanaux. Et pour cette raison, les cap­tures deviennent de moins en moins im­portantes.
Ainsi, il fallait bien que l’Etat intervienne pour empêcher que cette pêche illégale mette en péril les moyens de subsistance de milliers de pêcheurs locaux, donc leur survie. Par ailleurs, cette pêche sauvage me­­nace la durabilité des ressources marines,
l’économie bleue et même la souveraineté nationale.
C’est ainsi que le Centre de Surveillance des Pêches (CSP) malgache s’est vu doter de 25 navires pour surveiller les vastes zones maritimes du pays alors qu’auparavant, on ne disposait que de 2 navires pour faire tout le travail. Autrement dit, avant, il était quasiment impossible de bien contrôler les 4.800 kilomètres de côtes qui existent. Ce qui ne sera plus le cas si les opérations de contrôle sont menées à bien.
Mais il ne s’agit pas seulement de pêche illicite. Le pays est également exposé à d’autres fléaux. Cette situation a permis aux trafics illicites de tous genres d’exis­ter et de se développer (bois de rose, drogues dures, êtres humains, armes…). Le moins qu’on puisse dire est que ces trafics qui affectent le pays s’effectuent principalement par voie maritime.
Avec le renforcement de la flotte du Centre de Surveillance des Pêches, il est aussi possible de lutter con­tre tous ces trafics illicites. Par exemple, on peut embarquer un douanier sur chaque bateau du CSP de manière à ce qu’on puisse contrôler toutes les embarcations aussi bien à l’entrée qu’à la sortie des côtes malgaches pour voir s’il n’y a pas de tentative de trafics illégaux.
La présence d’un douanier à bord donnera un caractère tout à fait légal à l’opération de contrôle. On peut bien croire que l’administration douanière dis­pose d’un effectif suffisant pour qu’on puisse mener à bien toutes les opérations. Le contrôle des côtes malgaches sera ainsi porté au maximum.
On ne voit pas les rai­sons qui puissent em­pêcher l’administration douanière de collaborer avec le ministère de la Pêche et de l’Economie bleue. Ainsi, à moindre coût ou tout au moins à coût partagé, ils pourront faire d’une pierre deux coups.

Aimé Andrianina

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