« Safiotra »: Yinka Shonibare offre sa première exposition en solo en Afrique à la Fondation H

Tous les ans, la galerie de la Fondation H sise à Analakely accueille une grande exposition. Après « Memoria : récits d’une autre Histoire », elle la laisse à l’artiste britannico-nigérian Yinka Shonibare qui est, selon Hassanein Hiridjee, président de la Fondation H, un grand artiste, une des voix les plus puissantes et les plus reconnues d’Afrique. Actuellement dans nos murs, il a choisi d’effectuer sa première grande exposition en solo en Afrique à Madagascar, et décidé même de l’intituler « Safiotra » ou hybridités.

«J’ai aperçu l’une de ses œuvres lors de la Biennale de Venise, et je me suis dit qu’il faut présenter ce chef-d’œuvre à Madagascar », raconte Hassanein Hiridjee lors de la présentation de ses œuvres qui s’est tenue, hier à Analakely. Collectionneur et passionné d’art contemporain, il a eu raison de lui donner « Carte blanche » en étant à la fois artiste et commissaire d’exposition. « Il est le concepteur de cette exposition », ajoute Hobisoa Raininoro de la Fondation H. Comme son nom l’indique, « Safiotra » est une exposition de haute qualité qui fusionne diverses cultures africaines en mettant en honneur le métissage, que ce soit au niveau des matières ou des médiums utilisés. Avec sa maladie, Yinka Shonibare a réussi une belle exposition. Elle se tient jusqu’au 28 février.

Un artiste interdisciplinaire
Dans cette exposition, Yinka Shonibare joue avec plusieurs médiums et démontre ses multiples talents et surtout ses inspirations comme dans l’un de ses plus grands œuvres baptisés « The african library ». Il couvre des milliers de livres avec des tissus en wax en ajoutant les noms des Africains qui ont marqué l’histoire, que ce soit des activistes, des politiciens, des écrivains, des chercheurs… Parmi, les 6.000 livres exposés se trouvent quelques noms malgaches comme Erick Manana, Ratsimamanga, Joseph Ravoahangy, Philibert Tsiranana, Georges Andriamanantena… Dans certaines de ses œuvres, il présente des statuts des anciens personnages politiques en recouvrant des motifs à wax. « Que deviennent actuellement ces statuts ? », questionne-t-il au public. Et dans certains tableaux, il met en honneur l’art du patchwork. « Au lieu de peindre, j’ai préféré travailler les tissus », explique-t-il.

Le tissu et le wax
En effet, Yinki Shonibare utilise beaucoup de tissus, surtout le wax, textile inspiré par des motifs indonésiens, fabriqué en Hollande et porté par presque tous les Africains. « L’un des plus grands moteurs de la création est l’imagination », explique-t-il. Leurs motifs, leurs formes, leur finesse… l’inspirent. Par ailleurs, des masques africains, des statuts mythologiques… y sont aussi présents. A l’étage, il laisse la place aux autres artistes talentueux, issus de divers pays.
Yinka Shonibare est un artiste célèbre pour ses thèmes sur la colonisation et la mondialisation en parlant de l’identité culturelle. Ses œuvres sont exposées dans divers sites de renoms mondiaux comme la Tate Collection à Londres, National Museum of African art aux Etats-Unis, Moderna Museet à Stockholm, à la galerie nationale d’art mo­der­ne en Italie, à la fondation Vandenbroek aux Pays-Bas.

Holy Danielle

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